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    La procédure d’élaboration de cahier des charges entamée par la SMB, ne rencontre pas les sentiments de la Coopérative des Exploitants Artisanaux Miniers de Masisi (COOPERAMMA). La révélation est de Jotham Uwemeye Ntaho, secrétaire général et porte-parole de la COOPERAMMA, à l’issu d’une séance d’échange organisée vendredi 3 septembre dernier à Goma, sur l’élaboration d’un cahier des charges entre la Société Minière de Bisunzu (SMB) et les communautés locales de Masisi.

    Les membres de la COOPERAMMA n’ont pas approuvé cette idée, et ont décidé de claquer la porte de ces assises, conduites par un Conseiller du Gouverneur militaire du Nord-Kivu et l’Administrateur militaire de territoire de Masisi.

    Pour eux, l’urgence n’est pas la négociation d’un cahier des charges avec une communauté locale endeuillée depuis 2019; et dont les corps des victimes sont encore dans la morgue ; mais plutôt d’enterrer avec dignité ces corps et dédommager les victimes.

    Celui-ci parle plutôt d’un flou entretenu par certaines autorités, et appelle à l’intervention du gouvernement congolais pour s’occuper de ce dossier. Selon lui, le Gouvernement devrait laisser la SMB dans la partie achetée (D2 Bibatama), et ériger en zone d’exploitation artisanale la partie que la COOPERAMMA occupe, soit tout le reste de la mine. Ou alors, designer une autre société minière autre que la SMB, pouvant travailler «aisément» avec la communauté locale.

    « Face à ce flou entretenu, nous préférons quitter les assises car nous ne pouvons pas négocier un cahier des charges avec une société qui tue les creuseurs, extorque les minerais, refuse de payer nos dettes surtout les 30.000.000$ consignés dans le rapport de 2018 », a déclaré Jotham Uwemeye Ntaho à Laprunellerdc.info.

    Le secrétaire général de la COOPERAMMA a évoqué une certaine «corruption» de la part des membres de la SMB; et dit ne pas espérer à aucune solution.

    « Pour une séance corrompue on ne peut pas trouver de solution parce que les prémices étant fausses, les conclusions seront toujours fausses. Voilà pourquoi à notre avis nous avons estimé important de sortir de la réunion en précisant aux autorités provinciales sur place que nous ne sommes pas concernés par toutes les décisions qui seront prises dans ces assises » fait-il savoir.

    Lire aussi Masisi/Cahier des charges de la SMB: la Société Civile appelle la population à présenter les secteurs où les projets seront orientés

    Signalons que la Société Minière de Bisunzu (SMB), l’une des plus grandes sociétés d’exploitation minière au Nord-Kivu, s’est activée depuis quelques jours avec les autorités provinciales et locales, et avec la participation de différentes communautés du territoire de Masisi, pour la confection d’un cahier de charges avec la population locale, en vue d’identifier les différents besoins et priorités des populations pour des projets de développement qui seront menés.

    Mais la COOPERAMMA qui rappelle que c’est bientôt 3 ans depuis que ses creuseurs ont été tués par des policiers commis à la garde du périmètre 4731 de la SMB, monte au créneau et exige réparation des dommages causés aux familles des victimes, après avoir gagné un procès contre la SMB dans ce dossier.

    Freddy Ruvunangiza, depuis Goma

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