La situation est restée très tendue tout l’avant midi de ce mercredi 15 juin dans la ville de Goma en province du Nord-Kivu. Pour cause, des habitants ont massivement répondu à l’appel de la Société Civile force vives pour dénoncer l’agression du Rwanda, mais aussi soutenir les Forces Armées de la RDC, engagées depuis plusieurs jours sur la ligne de front contre les rebelles du M23.
Cette manifestation est partie de l’entrée présidentielle où des manifestants se sont attroupés, jusqu’au Gouvernorat de province où un memo a été lu devant l’autorité provinciale. Les manifestants sont ensuite passés par le marché Alanine jusqu’au rond-point Rutshuru où ils ont tenté de forcer leur entrée vers le Rwanda au niveau de la petite barrière.
Encadrés par la Police nationale congolaise, les manifestants scandaient des chansons hostiles au Rwanda, disant NON aux attaques et tueries répétitives du M23 en RDC.
S’en est suivi un accrochage entre manifestants et éléments de la PNC, faisant 3 personnes blessées dont deux civils et un policier.
Placide Nzilamba, acteur de la Société Civile du Nord-Kivu, fait savoir que l’objectif était de donner un message « très clair » de soutien aux vaillants militaires congolais qui combattent l’ennemi camouflé derrière le M23.
«Nous avons voulu dire au Gouvernement rwandais qu’il devait nous laisser en paix. On en a assez et on ne vivra pas en guerre chaque jour. Et nous n’accepterons pas d’être humilié tous les jours,» dit-il.
Pour Nzilamba, cette manifestation est un signal fort à la communauté internationale pour lui dire qu’elle devrait agir face à la situation qui prévaut actuellement dans la partie Est de la RDC.
De leurs côtés, les militants des mouvements citoyens eux disent à leur tour NON à la mutualisation des forces et à l’agression rwandaise.
«Nous voudrions passer un message à Kagame à travers nos calicots pour lui montrer qu’il n’est rien. Nous sommes prêt à tout, même pour la mort, pourvu que l’on vive en paix. Kagame est le promoteur de toutes les guerres qui s’orchestrent sur la grande partie du territoire national. L’objectif était de traverser jusqu’à Gisenyi au Rwanda mais hélas,» indique une militante de la LUCHA.
Notons qu’à la suite de cette manifestation, les activités socio-économiques ont tourné au ralenti. Marchés, boutiques, magasins étaient tous fermés. Le transport en commun a aussi été affecté avant de reprendre tard dans l’après-midi. Certaines écoles ont même été obligées de libérer les élèves afin de les épargner de tout danger.
Freddy Ruvunangiza à Goma