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    Alors que les manifestations contre l’entérinement de Ronsard Malonda se poursuivent dans plusieurs coins du pays, les provinces du Nord et Sud-Kivu ou encore le Maniema ne répondent pas sérieusement à ces rendez-vous.

     Alors qu’à Kinshasa et à Lubumbashi la manifestation du parti au pouvoir UDPS a drainé du monde, celle de Lamuka a ausssi été un succès pour les organisateurs dans la Capitale Kinshasa où Jean-Pierre Bemba a été submergé par des milliers de partisans qui ont répondu présents à l’appel.

     D’autres provinces et coins de la République ont connu des brefs rassemblements dispersés par des éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC).

    Ce lundi 13 juillet par exemple, alors que Kinshasa bougeait au rythme de la mobilisation de « Lamuka », les grandes agglomérations de l’ancien Kivu n’ont pas sérieusement répondu à l’appel.

    A Kindu dans le Maniema, comme pour les cas de la manifestation de l’UDPS, quelques militants « Lamuka » comptés au bout des doigts ont été visibles dans la manifestation réprimée par la Police.

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    Dans les grandes agglomérations du nord du Nord-Kivu (Beni, Butembo); où Lamuka a fait élire plusieurs députés, la mobilisation était également insignifiante. C’est également le cas de Goma, le Chef-lieu de la Province.

    Dans toutes ces agglomérations, la Police a également dispersé les quelques manifestants. Celle des petites délégations se sont rendues auprès des autorités pour déposer des memoranda.

    Dans la province voisine du Sud-Kivu, la situation était encore plus perceptible.

    A Bukavu par exemple, des dizaines de manifestants ont été visibles sur l’axe Kalengera et un peu moins vers Essence Major Vangu. Malgré la présence des partisans de l’AFDC de Bahati Lukwebo; la manifestation n’a pas réuni de monde, malgré l’action de la Police.

    Une tentative timide de manifestation a été aussi notée à Kamituga dans le territoire de Mwenga mais là encore pas grande mobilisation.

    Des provinces frappées par l’insécurité

    Ces trois provinces de l’Est du pays sont frappées par l’insécurité devenue monnaie courante depuis des années.

    Au Maniema, au Nord et Sud-Kivu, les groupes armés nationaux et/ou étrangers commettent des exactions dans plusieurs territoires et entités.

    Alors que pour le cas du Nord-Kivu, ce sont des rebelles Ougandais ADF qui font parler d’eux dans le grand nord, les autres groupes armés nationaux et étrangers écument les régions de Masisi, Rutshuru, Walikale, Lubero,  ou encore le Nyiragongo.

    Dans la ville de Goma, les habitants vivent avec la peur au ventre ne sachant pas s’ils vont se réveiller.

    Dans la ville de Bukavu, c’est aussi des cas d’insécurité qui sont rapportés au quotidien. Les territoires et autres agglomérations ne sont pas épargnés. La plus grande menace se concentre ce dernier temps dans les Hauts Plateaux du sud du Sud-Kivu (Uvira, Fizi, Mwenga) où des affrontements  se poursuivent. On note également la présence de plusieurs groupes armés à caractère tribal avec le soutien des groupes étrangers. Le nord de la province dans le territoire de Kalehe, voisin au Nord-Kivu n’est pas également épargné.

    Et si la mobilisation concernait les malheurs de l’Est?

    Dans le Nord et Sud-Kivu particulièrement, les manifestations publiques contre Ronsard Malonda n’excitent pas.

    Nombreux font remarquer que même s’il agit d’une question de l’avenir du processus électoral; il n’est pas normal que pareille mobilisation se fasse seulement quand les acteurs politiques ne s’entendent pas sur la gestion des structures.

    Plusieurs acteurs sociaux demandent ouvertement à travers des plateformes que les congolais de Kinshasa; se lèvent comme dans ces manifestations pour demander la fin des massacres dans le Kivu et aujourd’hui en Ituri.

    «Cette énergie serait nécessaire si elle était concentrée pour exiger plus d’humanité envers les peuples de l’Est. Ce qui se fait à Kinshasa, c’est la fête alors que nous continuons à être tués.» note un activiste de Goma.

    Dans cette confusion, il rappelle que le pays est agressé par plusieurs de ses voisins; et jamais les acteurs politiques ne se sont mobilisés pour « lancer un message aux balkanisateurs ».

    Pour cet acteur et militant des droits de l’homme, les populations de l’ancien Kivu sont préoccupés par autre chose que la « querelle entre politiques ».

    Une autre donne entre en compte dans les Villes de Bukavu et Goma particulièrement, c’est l’incarcération de Vital Kamerhe, président national de l’UNC condamné à 20 ans de prison pour détournement des deniers publics. Dans ces entités, il a des nombreux partisans qui ne se sentent pas concernés par ce qui se fait à l’heure actuel.

    Les acteurs politiques à Kinshasa, comprennent-ils le souci des habitants de l’ensemble du pays ou seulement dans la capitale Kinshasa ?

    C’est en tout cas la question sur plusieurs lèvres dans le Kivu où on attend un mot d’ordre ou des propositions concrètes pour trouver des solutions aux problèmes sociaux qui gangrènent les villes et les villages.

    Jean-Luc M.

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