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    En réaction aux manifestations contre la Monusco, qui se déroulent depuis lundi dernier dans plusieurs villes du Nord-Kivu, la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) estime que recourir à la violence ou aux pillages, constitue un acte qui ne peut « qu’amplifier et pérenniser » la souffrance des populations congolaises, qui sont déjà affectées par des massacres à répétition.

    Dans un communiqué rendu public ce mercredi 27 juillet 2022, l’Archevêque Marcel Utembi, Président de la CENCO, reconnait que manifester pacifiquement est un droit reconnu à tout citoyen par les instruments internationaux et la Constitution de la RDC. Il condamne tout de même les actes de violence, et appelle à une enquête pour établir les responsabilités.

    «La CENCO suit avec attention, regrets et tristesse l’évolution des manifestations organisées contre la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), notamment à Goma et Butembo. D’après les informations en sa disposition, ces manifestations sont susceptibles de s’étendre sur d’autres villes du pays. La CENCO comprend la colère des compatriotes qui participent à ces manifestations. En revanche… la CENCO condamne fermement toute la violence qui a prévalu durant les manifestations de Goma et de Butembo, d’où qu’elle vienne. Elle exprime ses condoléances et sa proximité aux familles éplorées de toutes les parties et recommande toutes les personnes décédées à la miséricorde divine. Elle encourage l’Etat congolais et la MONUSCO à diligenter une enquête conjointe afin que les conditions dans lesquelles les scènes de violence et des pillages se sont exercées soient mises en lumière et que leurs auteurs soient traduits en justice,» indique ce communiqué consulté par Laprunellerdc.info.

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    Cependant, tout comme les manifestants, la CENCO estime que le Gouvernement de la RDC et la MONUSCO ont montré leurs limites dans leur mission de sécuriser les populations, « exposées aux attaques des groupes armés en RDC. »

    «En effet, après plus de deux décennies d’insécurité, les Gouvernements qui se sont succédé et les différentes résolutions des Nations Unies n’ont pas réussi à neutraliser les groupes armés nationaux et internationaux. Ces derniers continuent, en toute impunité, à semer la désolation auprès des populations civiles de l’Est de la RD Congo,» décrie-t-elle.

    Elle encourage le Gouvernement de la République à organiser les concertations avec la Monusco et les organisations de la Société Civile, afin aux fins d’établir un diagnostic sur les interventions des uns et des autres, portant sur le retour de la paix dans la partie Est de la RDC.

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    La CENCO appelle les hommes politiques et leaders communautaires congolais à s’abstenir de tout discours susceptible d’entraîner la haine et la violence, surtout pendant cette période préélectorale.

    Elle demande également à la population d’exercer, dans tous les cas, son droit de manifester « pacifiquement » conformément aux lois de la République.

    Museza Cikuru

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