La situation humanitaire des congolais de l’étranger, surtout ceux vivant dans les pays voisins, ne cessent faire couler moult encre et salive. Eloko ya makasi [truc puissant, dans le jargon kinois], le Congo-Kinshasa ne l’est plus que dans les paroles. En substance, rien de tel ne peut être prouvé.
De la maltraitance au Congo-Brazza [dénommé N’zete ya mokolo], aux intempestifs refoulements de l’Angola, il s’observe une attitude de dédain à l’égard de Congolais ayant choisi de se réfugier dans les pays voisins, fuyant les atrocités récurrentes au pays.
Honneur, respect et dignité, sont les trois valeurs dont ne jouit plus le congolais, hors des frontières de son pays, il y a quelques décennies déjà. La RDC, jadis crainte de toute l’Afrique, sombre de plus en plus dans un embourbement immense, au point qu’à ses ressortissants est collée la ridicule étiquette de minables escrocs, mendiants ou pire jouisseurs.
Si le mythe autour de la superpuissance de la RDC fut vandalisé au soir de la deuxième république, ses derniers vestiges disparaissent progressivement. Tel un gros agrégat d’ordures, l’immense territoire à neuf voisins a été rétrogradé au pied de l’échelle, où il n’amasse que moqueries.
Autant il fait mal de vivre la honte, en dehors du territoire congolais, autant il est incertain d’endurer la guerre élastique qui sévit au pays. Au centre, comme à l’est, le Congo s’est substitué en un sacré abattoir humain, où des hommes sans foi ni loi ne cesse de répandre leur cruauté sur des paisibles citoyens.
Du coup, l’indignité de l’exil rend perplexe des compatriotes dont même le retour n’est pas perçu comme salutaire. Aucun terme découlant du langage ordinaire ne traduit la peine du congolais, tant au pays qu’à l’extérieur.
En ce début du mois d’octobre 2018, ont été refoulés de l’Angola plusieurs milliers de congolais, victimes d’une opération de traque des étrangers en situation « irrégulière ». Cette masse humaine, évaluée à plus de 180 000 a pu traverser la frontière de Kamako pour se retrouver dans la province du Kasaï Central. Autant de morts survenus au cours de cet exercice, mené par la police angolaise, ont témoigné ces compatriotes.
Localement, ce groupe de revenants, comptant également plus d’une dizaine de milliers d’enfants, n’a reçu aucun accueil digne d’un cordial retour au bercail. Au contraire, les conditions hygiéniques, leur réservées, sont en passe de faire plus mal que la brutalité des policiers angolais, qu’ils ont fui de l’autre côté de la frontière congolo-angolaise.
En même temps des politiciens, fol ambitieux de régner dessus un peuple à genoux, se complaisent à mener une démonstration accrue de force dans des hostilités électorales malhonnêtes. Telle est la principale éminente illustration de la mauvaise foi et du caractère inhumain du politique congolais.
En RDC, la peine du petit citoyen est un fait divers pour des dirigeants ivres, du miel suintant des fentes juteuses, du pouvoir!