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    Le Major Dieudonné Kasereka, a été remplacé au poste de Porte-parole de l’armée dans la région du sud sud de la 33ème région militaire (Sud-Kivu et Maniema). Il était particulièrement actif dans la lutte contre la désinformation autour des actions de l’armée dans les Hauts et Moyens Plateaux d’Uvira, Fizi et Itombwe (Mwenga).

    La remise et reprise avec le nouveau Porte-parole a eu lieu ce vendredi 21 janvier 2022 à l’État-Major secteur à Uvira.

    Après 3 ans passés à Uvira comme Porte-parole militaire, le Major Kasereka est muté à l’État-Major Force Navale à Kinshasa, sur décision des autorités militaires.

    La voix qui agaçait les groupes armés

    Le Major Dieudonné Kasereka était particulièrement connu comme une voix sûre de l’armée dans la région du sud. Il savait parfaitement tordre le cou à la rumeur, l’intoxication, la manipulation face aux opérations plutôt compliquées des vaillantes Forces Armées de la RDC dans la région.

    Il était sur toutes les chaines de radio, tous les médias ainsi que dans des nombreux groupes whatsapp pour donner la bonne information des opérations militaires sur terrain.

    Dans sa tâche, le Major Kasereka s’était déjà attiré des ennuis de la part des belligérants et nombreux de leurs soutiens qui sont actifs pour leur défense.

    Les nombreux groupes des miliciens Maï-Maï, les Ngumino, les Twirwaneho, la coalition Makanika et tous leurs soutiens étaient continuellement à l’œuvre pour « l’attaquer » sur toutes les plateformes des réseaux sociaux. C’était l’homme qu’il fallait accuser de tous les maux quand il donnait une information exacte et très vérifiée des opérations sur place.

    Lire aussi Sud-Kivu: le Major Dieudonné Kasereka quitte le porte-parolat du secteur opérationnel Sukola 2

    Dans une région où la manipulation des statistiques est un enjeu de taille, le Major Kasereka pouvait non seulement faciliter à accéder à l’information officielle mais également à d’autres sources d’informations plus indépendantes et crédibles.

    Ce que ne supportaient pas des dizaines, centaines ou milliers des communicateurs mobilisés pour saper l’action des FARDC dans la région.

    Plusieurs notables et leaders d’opinion issus des différentes communautés de la région avaient fait du Capitaine Kasereka d’abord, puis le major qu’il est devenu une bête à abattre, l’accusant de soutien à tel ou tel autre groupe.

    En réalité, le Capitaine Kasereka ne faisait que son travail. Mais dans une région où tout le monde tente d’expliquer l’action des bandits de sa communauté, il était continuellement sous pression. Plusieurs comptes Twitter et Facebook étaient notamment mis à contribution.

    En effet, les soutiens déclarés aux groupes armés qu’ils appellent « groupes d’autodéfense » ne cachent pas leurs ambitions : faire porter à l’armée des malheurs de la région en soutenant qu’on laisse à chaque groupe armé le monopole de diriger l’entité qu’il contrôle pour « protéger les siens ».

    Cela, le Capitaine Kasereka l’avait compris et ne ratait pas d’occasion pour rappeler que ce qui se passait dans la région n’était pas lié à des affrontements intercommunautaires mais qu’il s’agissait plutôt d’une rébellion.

    Kasereka parti, c’est bien le Lieutenant Elongo Kyondwa Marc qui lui succède dans cette lourde tâche alors que les groupes et forces étrangers ne simulent plus leur présence à Uvira principalement.

    Aurait-il le même zèle de donner la bonne information pour vanter les bravoures de l’armée dans cette région ? C’est en tout cas ce qu’espèrent plusieurs médias de Bukavu et ailleurs.

    Le nouveau Porte-Parole de l’armée dans les opérations Sukola 2 sud Sud-Kivu pourrait recevoir la même foudre et les mêmes critiques quand la communication ne caressera pas, dans les sens de leurs poils, les soutiens et belligérants qui mettent la région à feu et à sang.

    De toutes les façons, note un acteur de la Société Civile, aucun officier qui a eu à comprendre le conflit de la région et qui l’affronte froidement ne résiste à une mutation brusque. Quoiqu’il en soit, cela est un exercice normal dans l’armée.

    Jean-Luc M.

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