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    À l’occasion de la 30e Journée mondiale de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF) appelle lundi à la création d’un poste de Représentant spécial auprès du Secrétaire général de l’ONU pour la sécurité des journalistes. Selon le dernier classement de l’organisation, la liberté d’informer est entravée dans près des trois-quarts des pays du monde.

    Ils s’appelaient David Beriain et Roberto Fraile. Fin avril, ces deux reporters espagnols, habitués aux terrains de guerre, ont été exécutés au Burkina Faso alors qu’ils préparaient un documentaire sur le braconnage. Leurs noms sont venus s’ajouter à la longue liste des journalistes tués dans l’exercice de leur métier. Selon l’Observatoire des journalistes assassinés de l’Unesco; 1 452 reporters sont morts au nom du droit du public à l’information depuis 1993.

    Pour cette Journée mondiale de la liberté de la presse, lundi 3 mai; Reporters sans frontières (RSF) appelle à la création d’un poste de représentant spécial de l’ONU, pour la sécurité des journalistes; alors que les menaces à leur encontre se multiplient.

    Ces dernières années ont été marquées par une augmentation des emprisonnements; enlèvements et violences physiques, dans un contexte où se généralise une rhétorique hostile aux médias.

    Selon le dernier classement de la liberté de la presse de RSF; le journalisme est sévèrement entravé ou restreint dans pas moins de 132 pays; soit dans près des trois quarts des pays étudiés.

    « C’est une demande que RSF porte depuis plusieurs années. Partout dans le monde, sur tous les continents, même en Europe où il y a eu plusieurs assassinats ces dernières années, il est essentiel d’assurer la sécurité des journalistes. Un représentant à l’ONU nous permettrait d’avoir un référent en cas d’urgence, et un interlocuteur en mesure d’alerter le monde entier sur cette question. Les discussions sont en cours, mais la création de ce genre de poste est un processus long. De notre côté, nous apportons des données pour convaincre l’ONU : 1 059 journalistes assassinés en dix ans, avec un taux d’impunité qui avoisine les 90 %, la haine et les menaces contre les journalistes qui prospèrent… Il faut donc mettre des moyens pour que ce poste de représentant spécial voie le jour, » a dit à France 24, Pauline Adès-Mevel, porte-parole de RSF.

    Selon elle, la lutte contre l’impunité passe notamment par les instances internationales et des condamnations publiques de ces crimes; car la sauvegarde de la sécurité des journalistes est une nécessité impérieuse; pour garantir au public l’accès à une information libre, indépendante, pluraliste et fiable. « Cela vaut en temps de paix comme en temps de guerre, mais aussi en temps de pandémie, » affirme Adès-Mevel.

    Museza Cikuru

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