Accès Humanitaire

    Le département américain du Trésor a imposé mardi 7 décembre des sanctions financières au chef du renseignement militaire ougandais, le général-major Abel Kandiho, pour des violations présumées des droits de l’homme commises sous sa direction.

    Le Trésor impose cette semaine une série de sanctions pour marquer le Sommet américain pour la démocratie du président Joe Biden, ciblant les personnes qu’il considère comme impliquées dans la corruption, de graves violations des droits de l’homme et qui sapent la démocratie. lire la suite

    Le Trésor a déclaré dans un communiqué que des officiers du renseignement militaire ont arrêté, détenu et maltraité physiquement des civils, sous le Général Kandiho, « en raison de leur nationalité, de leurs opinions politiques ou de leur critique du gouvernement ougandais ».

    Les personnes détenues par le Chef du renseignement militaire ont été détenues sans procédure judiciaire, «soumises à des passages à tabac horribles et à d’autres actes flagrants », notamment des abus sexuels et des électrocutions qui ont entraîné des blessures à long terme et même la mort, a déclaré le Trésor.

    « Dans certains cas, Kandiho a été personnellement impliqué, menant des interrogatoires de personnes détenues », a-t-il déclaré.

    L’action gèle tous les avoirs américains de Kandiho et empêche généralement les Américains de traiter avec lui.

    En avril, les États-Unis ont imposé des interdictions de visa à des responsables du gouvernement ougandais accusés de violations des droits humains et d’actes répressifs qui ont entaché les élections de janvier.

    L’armée ougandaise a déclaré plus tôt qu’elle avait été officiellement informée des sanctions. Dans un communiqué, elle a désapprouvé cette décision du trésor américain, qui selon l’UPDF, risquerait de mettre en mal les relations entre les deux pays amis.

    « Nous avons officiellement été notifié des sanctions financières unilatérales contre le général de brigade Abel Kandiho, le chef du renseignement militaire UPDF, par le gouvernement des États-Unis d’Amérique (USA). En tant que pays et l’UPDF en particulier, institution gouvernementale réputée, nous sommes déçus qu’une telle décision puisse être prise par un pays que nous considérons comme ami, partenaire et grand allié,», indique l’armée ougandaise.

    Selon l’UPDF, cette décision « sans procédure régulière » a été prise « au mépris total du principe de l’équité » couplée à « l’incapacité » de procéder aux consultations nécessaires.

    «À l’avenir, nous demanderons des éclaircissements aux autorités gouvernementales américaines pour pouvoir déterminer la voie à suivre,», dit le communiqué signé le général de Brigade Flavia Byekwaso, porte-parole de l’UPDF.

    Signalons que ces sanctions américaines interviennent une semaine après le lancement de l’intervention de l’armée ougandaise à l’Est de la RDC, pour traquer les rebelles ougandais des Forces Démocratiques Alliés (ADF). Le 30 novembre dernier, les Forces armées de la RDC (FARDC) ont initié des opérations militaires conjointes avec l’armée ougandaise contre les ADF. Les frappes aériennes et d’artillerie contre les positions des ADF au Nord-Kivu et en Ituri ont été suivies, le même jour, par l’entrée d’unités ougandaises sur le territoire congolais. Actuellement, les opérations conjointes se poursuivent au sol pour neutraliser les combattants ennemis dans les zones où des bombardements ont été effectuées. Jusque-là, les deux pays ne collaboraient sur le plan militaire, que sur les renseignements.

    Museza Cikuru

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