Accès Humanitaire

    La Société Civile de Shabunda annonce qu’elle pourrait ne pas participer à l’initiative de dialogue intercommunautaire portée par les autorités provinciales du Sud-Kivu.

    C’est Joseph Mpeseni, Président de la Société Civile qui l’annonce dans une correspondance adressée au Ministre Provincial de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières du Sud-Kivu.

    Un forum qui visait principalement à trouver des solutions aux problèmes entre des membres des communautés Lega et Shi vivant à Shabunda. Des problèmes nés du phénomène « Kimbilikiti ».

    La Société civile de Shabunda justifie sa position par le fait que plusieurs aspects pour l’organisation de ce forum n’ont pas été respectés. C’est par exemple l’absence des chefs coutumiers de Walungu et de Kabare de même et de deux présidents territoriaux de la Société civile.

    Il évoque aussi l’aspect de la qualité des membres invités à ce forum notamment le non-respect de désignation des participants des membres et animateurs de la Société civile Force vives de Shabunda.

    « La Société Civile force vive de Shabunda dans sa diversité porte à la connaissance de toute la population qu’elle se réserve le droit de participer au Forum qui sera organisé à Shabunda tel que prôné par le ministre provincial de l’intérieur, décentralisation et affaires coutumières avec l’accompagnement l’ETD Bakisi pour : non-respect de mode de désignation des participants des membres et animateurs de la Société Civile force vive de Shabunda, qualité des membres invités à ce forum Absence de deux présidents territoriaux de la Société Civile force vive, dont Walungu et Kabare, pré établissement d’un acte règlementaire de la gestion du rite traditionnel qu’on veut faire signer aux participants alors que la tradition est du régime de règlement des gardiens des coutumes. Au vu de tout ce qui précède et compte tenu de toutes ces violations, nous demandons qu’aucun membre de la Société Civile Force vive ne prenne part à ce forum », écrit Joseph Mpeseni.

    Contexte

    Il faut rappeler que le contexte est particulier dans la région. En effet, des membres de la Communauté Bashi dans le territoire de Shabunda dénoncent des actes humains et dégradants contre eux sur des barrières de la coutume. La Communauté des Bashi affirment même avoir perdu plusieurs de ses membres depuis quelques mois à la suite des pratiques de Kimbilikiti.

    A plusieurs reprises, des activités économiques à Shabunda-centre ont été paralysées à la suite de la décision de la communauté shi, dont les membres sont les principaux opérateurs économiques de la région.

    Ceux-ci protestaient contre le « meurtre » de leurs « avalés » par Kimbilikiti vers Campundu.

    La disparition de leurs membres s’ajoute à d’autres cas d’exactions dénoncés par cette communauté depuis plusieurs mois. La Communauté bashi estime à 43 personnes déjà tuées par les pratiques du phénomène Kimbiligiti.

    En seulement une semaine, soit du 21 août au 28 août 2021, 5 membres de la communauté Shi ont été assassinés dans cette partie de la province selon Paulin Bakenga, Président de la mutualité des Bashi vivants à Shabunda.

    Le ministre de l’Intérieur du Sud-Kivu avait alors décidé de convoquer un dialogue intercommunautaire entre les différentes communautés afin de trouver un terrain d’entente. Depuis, les discussions piétinent malgré quelques descentes sur terrain.

    Isaka Kijana

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