Accès Humanitaire

    Le procès qui oppose le Ministère public et les parties civiles au Chef milicien Chance Mihonya, a effectivement démarré ce lundi 13 septembre 2021 à Katana, dans le territoire de Kabare au Sud-Kivu.

    Celui-ci est poursuivi par la Cour militaire du Sud-Kivu siégeant en chambre foraine, pour 9 chefs d’accusations.

    1. Crime contre l’humanité par privation grave de liberté : Entre 2019 et 2020 dans le parc national de Kahuzi Biega, il est accusé d’avoir arrêté des habitants sans motif, dans les villages Cirehe, Kabushwa, Mabingu, Canyena, Mantu, Cibimbi, Bulindi, Ciduha, Cahoboka, Ishiriza, et autres.
    2. Crime contre l’humanité par meurtre : le 5 août 2019, ses éléments sont accusés d’avoir tué un homme à Canyena.
    3. Crime contre l’humanité par autres actes inhumains : kidnapping, tortures, tracasseries et détentions illégales des habitants de plusieurs villages (54 personnes identifiées, parmi eux 14 femmes).
    4. Crime contre l’humanité par viol : ses éléments sont accusés d’avoir violé 13 femmes dans plusieurs villages.
    5. Crime de guerre par conscription ou enrôlement d’enfants : «Chance» est accusé d’avoir enrôlé des enfants dans son groupe armé, et les avoir utilisé dans des hostilités contre les FARDC, les écogardes et autres groupes armés. (Selon le statut de Rome)
    6. Enrôlement et utilisation des enfants de moins de 18 ans dans son groupe armé (Selon la loi congolaise portant protection de l’enfant)
    7. Désertion : il était Capitaine FARDC, mais il a déserté à Nyabibwe, en juillet 2019.
    8. Violation et destruction des aires protégées : il est accusé d’avoir introduit des armes de guerre dans le Parc national de Kahuzi Biega. Mais aussi coupé des arbres dans le parc pour fabrication des planches et des braises, et l’exploitation des minerais.
    9. Construction dans les aires protégées : il a établi son état-major dans le Parc national de Kahuzi Biega.

    Dans ce même procès, le Major Mazambi Bozi Benjamin des FARDC, est également poursuivi par la justice militaire pour crime de guerre et crime contre l’humanité. Il est accusé d’avoir fourni des munitions et armes au groupe armé du rebelle Chance, entre 2019 et 2020 à Mabingu.

    La journée de ce lundi étant consacrée à l’instruction du dossier, l’audience a été suspendue, et reprendra ce mardi à partir de 9 heures.

    Selon la Cour militaire, ce procès ne prendra qu’une semaine, et le verdict sera rendu le lundi 20 septembre prochain.

    La Société civile du Territoire de Kabare qui avait plaidé pour que ces audiences se tiennent dans le Groupement d’Irhambi-Katana, où le groupe armé de Chance est accusé d’avoir tué plusieurs personnes, demande à la Cour militaire du Sud-Kivu de juger ce chef milicien conformément à la loi.

    Signalons que ce chef milicien Raiya Mutomboki était actif dans le territoire de Kabare depuis plus de 3 ans. Le chef milicien Chance a été arrêté en mai 2020, dans des opérations de traque menées par les éco-gardes du PNKB et les FARDC.

    Museza Cikuru

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