En marge de la célébration de la journée internationale de la femme; qui intervient le 8 mars de chaque année, la rédaction de Laprunellerdc.info a choisi de vous mettre au parfum de la situation de la femme rurale.
Si en ville, on milite déjà pour l’accès aux instances de prise décision, les droits civils et politiques; les femmes de l’intérieur ont elles encore un long parcours. Elles luttent encore pour avoir le minimum vital, de quoi manger, se soigner, se vêtir…
Aujourd’hui, nous nous sommes rendus à Kabikokole, un village situé à plus de 50 kilomètres de Kitutu, chef lieu de la chefferie de Wamuzimu, en territoire de Mwenga.
La femme de ce village oublié nous explique son calvaire et plaide pour que les autorités, ainsi que les organisations humanitaires se souviennent aussi d’elles.
Mwavita est une quadragénaire, mère de 12 enfants que nous avions pu rencontrer.
Selon elle, la seule fois que leur village a pu intéresser le monde, c’est quand ils ont été victime d’une incursion armée des raïa Mutomboki en 2017.
Ceux-ci y avaient commis des affres jusqu’à violer massivement les femmes de ce petit village séparé par des cours d’eau.
Mwavita est une des rares femmes qui peuvent s’exprimer. Elle est aussi membre du comité de développement et de santé dans ce village.
A l’en croire, le passage des rebelles dans ce village avait désespérément empiré la situation de ses habitants et particulièrement des femmes et des enfants, qui étaient déjà précaire.
« A Kabikokole, nous vivons comme des esclaves. On pense d’ailleurs que cette journée dite de la femme ne nous concerne pas. Nous souffrons d’abord parce que nous sommes femmes. Tôt le matin il faut se lever pour le champ qui est souvent à plusieurs kilomètres de la maison, on revient et on doit trouver de l’eau et préparer de quoi manger. Ce qui est sûr est qu’on n’a pas d’eau propre, et même cette eau sale pour la trouver il faut des kilomètres. Cela nous expose à des maladies de tout genre. Pire encore, on n’a presque pas de structure pour des soins appropriés. De leur passage à Kabikokole, ces rebelles avaient detruit notre centre de santé, emporé tous les matériels et mêmes les infirmiers » explique-t-elle
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A travers cette opportunité selon elle, Mwavita appelle les autorités à se pencher sur leur situation. Il y a, selon elle, la malaria, le cholera, la fièvre typhoïde et d’autres maladies qui tuent aussi, autant que les groupes armés.
« Nous voulons voir les autorités et les partenaires se mobiliser, autant qu’ils ont fait quand on était sous menaces des groupes armés. Il y a la faim, le manque des soins et de l’eau propre qui tuent aussi à Kabikole« , demande-t-elle.
En outre, la femme de Kabikokole a dit ne pas vouvoir manquer de remercier l’hôpital de Panzi du prix Nobel congolais de la paix; qui en premier les a assistés en tant de crise et jusque maintenant.
Elle demande à d’autres organisations de faire autant. Leur besoin primaire étant d’avoir ne fusse que quelques bornes fontaines où puiser de l’eau propre.
Noella Bahizire, Stagiaire UOB