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    Dans le cadre du mois de la femme, Laprunellerdc.info a rencontré une femme vivant avec handicap, œuvrant à la frontière Ruzizi 1 à Bukavu.

    Elle s’appelle Lily, elle travaille à cette frontière Congolo-Rwandaise depuis 4 ans. Son travail consiste à attendre des marchandises du côté congolais, et les acheminer un peu plus loin, dans le parking.

    Avec un seul pied, Lily travaille pourtant de 7 heures à 15 heures, comme ou plus que d’autres personnes avec leurs 2 pieds.

    Mais comment elle en est arrivée là?

    Cette dame de trois enfants actuellement, n’a pas élucidé les circonstances ayant conduit à son handicap. Mais tout de même, elle ne cache pas qu’il y a plus de 5 ans, elle a été abandonnée par son mari. Elle avait une grossesse de 3 mois, et vivait déjà avec ce handicap physique.

    Vu la situation qui devenait de plus en plus difficile, Lily a commencé à mendier sur la rue, pour voir comment survivre. Bien qu’étant un moyen aisé de se trouver quelques sous, elle n’a pas tenu longtemps. Elle parle de la honte, mais surtout le mépris, qui ne l’a pas permise de continuer.

    «Quand mon mari m’a laissé, j’avais une grossesse de 2 mois. Quelqu’un m’a initié pour commencer à mendier. Mais je n’ai pas réussi à le faire pendant assez de temps. Les gens ne me considéraient pas comme une personne. Je me suis forcé de trouver autre chose.» dit-elle.

    A la frontière, moindre mal

    Lily n’avais jamais envisagé ce travail. Mais quand elle s’est retrouvée face à elle-même, elle n’avait plus d’autre choix. Elle raconte qu’au début, elle ne trouvait que l’équivalent de ce qui pourrait nourrir ses enfants.

    Bien qu’étant difficile, ce travail l’a quand même permis de nourrir ses enfants, et d’assurer leur scolarité. Son premier enfant fait actuellement la 6ème primaire.

    Avec un faible revenu, de 3.000fc à 5.000fc par jour, elle tient quand même seule une famille de 4 personnes. Elle est l’une des 7 femmes qui portent des marchandises à la frontière Ruzizi 1, parmi les 34 personnes vivant avec handicap qui y exercent. 

    Cette dame nous explique que s’il n’y avait pas assez de tracasseries à la frontière, son travail pourrait la permettre de faire encore un peu plus.

    «le handicap ne m’a pas empêché de travailler pour mes enfants»

    Lily est convaincue que ce handicap était un réel frein à son émancipation. Mais n’en déplaise, elle s’est dépassé, et à fait le nécessaire. Dans cet entretien, elle n’a pas arrêtée de répéter que le handicap ne l’a pas empêché de travailler pour elle, et pour ses enfants.

    Celle-ci appelle même les autres personnes dans cette situation à faire un effort, car selon elle, la dépendance ne peut contribuer à grand chose.

    « Le travail ici n’est pas facile. Mais on se force, puisque la vie est toujours difficile. Je voudrais ici appeler mes frères et sœurs vivant avec handicap à faire un effort. Moi avoir cet handicap ne m’a pas empêché de travailler pour mes enfants. Il y a plusieurs travaux, et plusieurs moyens de gagner la vie. Avec une seule main, on peut faire grand chose. Le handicap physique n’est pas la fin de la vie. » soutient cette dame.

    Disons qu’en cette période où les différentes autorités se disent déterminés à promouvoir les droits des femmes, ils devraient également penser à cette catégorie. Celles-ci plaident auprès des gouvernants, pour l’allègement des taxes qu’elles paient aux différents services aux frontières.

    Museza Cikuru
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