Le prix Nobel de la paix 2018, le docteur Denis Mukwege appelle le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi de faire respecter la constitution du pays en veillant à ce que toutes les institutions qui ne sont pas encore mises en place soient paritaires.
Un message lancé au cours d’un message ce 8 mars 2019 à l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de la Femme.
« En ce qui concerne les droits des femmes, comme ceux de l’ensemble de la population congolaise, nous vous demandons de les respecter et de faire respecter la Constitution. Au regard des dégâts causés par les injustices liées à la Loi électorale, aux élections chaotiques du 30 décembre 2018, avec toutes les femmes engagées pour un Etat de droit au Congo, nous demandons que toutes les institutions qui ne sont pas encore mises en place soient paritaires comme l’exige la Constitution et les lois de notre pays ; à savoir : le Senat (devrait être paritaire), le Gouvernement central (devrait être paritaire), les Gouvernements provinciaux (devraient être paritaires), les pouvoirs locaux devraient même être cédés aux femmes pour compenser l’injustice qu’elles ont subie au niveau des assemblées provinciales et à l’Assemblée Nationale, les entreprises publiques, etc. C’est ça l’innovation pour le changement. Cette compensation est légitime pour parvenir à une équité que promeut notre Constitution. Vous aurez ainsi rempli votre devoir de garant de la Constitution » recommande le docteur Denis Mukwege, défenseur acharné des droits de la femme.
Celui-ci demande à la femme de ne pas considérer cela comme un cadeau mais un dû, car légal.
«Vous ne devez pas considérer cela comme une faveur ou un cadeau. C’est légal, c’est votre dû. Le système mis en place par le régime passé était non seulement excessivement patriarcal, mais il n’a jamais respecté la Constitution de notre pays. Nous espérons que le pouvoir actuel va changer les choses pour enfin restaurer un Etat de droit » dit le prix Nobel.
Denis Mukwege dit par ailleurs qu’il aurait souhaité que le 8 mars soit une journée de conscientisation de la femme Congolaise “afin qu’elle comprenne une fois pour toutes qu’il y a belle lurette que ses droits sont bafoués et qu’il est temps qu’elle occupe la place qu’elle mérite dans notre société”.
Celui-ci rappelle que les femmes sont sous-representées dans l’Assemblée Nationale et l’Assemblée Provinciale du Sud-Kivu où les femmes ne sont respectivement qu’à 10,3 et 6,8%.