Accès Humanitaire

    L’insécurité dans la ville de Bukavu a dépassé le seuil tolérable. Il ne se passe pas une nuit sans que des familles ne soient attaquées par des hommes en armes. Avec des personnes tuées à chaque fois.

    Dans les coins de la ville, on ne cesse de rencontrer à chaque levé du soleil des cadres jetés dans les rues, dans les caniveaux et même devant des églises.

    A chaque fois des habitants descendent dans des rues, bloquent des routes, écrivent des memos; organisent des marches, mais cette situation d’insécurité ne change pas. Des policiers sont envoyés sur les lieux pour chasser les manifestants et rouvrir les routes bloquées.

    C’est le cas récemment à Mbobero, après l’assassinat d’un homme par un militaire; à Bagira après que le corps d’un enseignant de l’institut de Bagira soit retrouvé le matin. Mais aussi à Kadutu où un détenteur d’un restaurant et sa femme ont été assassinés cette nuit dans leur maison par des hommes en armes.

    Il s’observe une sorte de fatigue au sein des habitants face à cette insécurité, qui ne savent plus à quel saint se vouer. La police ne se dérange plus d’aller voir ce qui se passe sur le lieu. Tel est le cas de la situation qui a prévalue à Kadutu ce dimanche 13 décembre.

    Ici des habitants ont bloqué la route en posant des grosses pierres sur la chaussé tôt le matin. Jusqu’au soir aucun élément de la police ne s’est pointé sur le lieu. Fatigué, des habitants ont, eux même regagnés leurs maisons vers le soir.

    Les services de sécurité dépourvus de moyens

    Sur le terrain il s’observe un relâchement des services de sécurités qui malgré les appels de la population; les alertes de la Société Civile n’interviennent pas. Des services de sécurité qui allèguent le manque des moyens.

    Un manque des moyens qu’avait aussi évoqué le ministre de l’intérieur lors de son intervention à l’assemblée provinciale. Lwabanji Lwasi Ngabo avait fait savoir qu’il était à 5 missions de service sans être payé. « Je ne peux pas me plaindre car je ne suis pas le seul parmi les membres du gouvernement », avait-il dit.

    Dans la présentation de son budget 2021 à l’assemblée provinciale, le Gouverneur de la province Théo Ngwabije; a revu à la hausse des fonds alloués à la rubrique fond secrets de recherche. Le fond qui en principe intervient dans la sécurité.

    Cette situation a poussé le député provincial Bisimwa Batandi à interpeller le Gouverneur, mais en vain. Selon ce député, le Gouvernement provincial ne dote plus, depuis un bon moment; les services de sécurité des moyens pour leurs actions.

    Le Gouverneur devrait  alors s’expliquer sur l’utilisation de ses fonds, quand les services de sécurité en sont dépourvus, dit-il. En attendant, la ville peut continuer à compter ses morts.

    Thomas Uzima

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