Ils sont plus de 400 ménages, les victimes de l’incendie des avenues pesage 2 et Irambo communément appelées « Luziba » qui vivent dans des conditions extrêmement difficiles. Certains sinistrés de ces avenues du Quartier Nyalukemba (Bukavu) passent la nuit à la belle étoile avec des femmes et des enfants à la merci de toute sorte d’intempéries. Depuis 48 heures déjà, aucune autorité urbaine ou provinciale n’a foulé ses pieds à cet endroit pour évaluer l’ampleur de la catastrophe ou de compatir avec les victimes.
Le spectacle est désolant. Des femmes assises par terre avec des mains aux joues, à côté d’elles, leurs enfants qui cherchent de ferrailles dans des débris pour vendre. Tous ne savent pas à quel saint se vouer.
Leurs maris et leurs garçons en âges un peu plus avancés tentent de confectionner des petits logis en tôles brûlées.
Une situation qui laisse à désirer ! Ces victimes demandent au gouvernement provincial et aux personnes de bonne volonté de leur venir en aide. Une aide après un feu qui a tout emporté. Au total, vous le savez, c’est plus de 90 maisons brûlées, laissant ainsi plus de 400 ménages sans abris.
« Depuis que ma maison a été incendiée je ne vis que la souffrance, nous demandons au gouvernement de nous venir en aide. Nous passons la nuit à la belle étoile avec des enfants. J’ai 5 enfants et mon mari n’est pas en ville, il a voyagé. La souffrance est énorme », explique une mère de famille.
Une autre femme craint d’attraper le Covid-19, car les conditions dans lesquelles elle, et d’autres vivent, ne permettent pas de respecter les gestes barrières. Pas d’eau, de nourriture, ni d’habit. La vie est vraiment intenable.
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« Je ne sais pas quoi dire parce que nous souffrons. Depuis le jeudi nos maisons ont été brûlées et jusqu’à présent nous n’avons aucune aide. Nous demandons aux personnes de bonne volonté de penser à notre souffrance. Que le Gouverneur puisse aussi nous venir en aide. Cet incendie nous a surpris alors que les parents n’étaient plus à la maison. Pour l’instant, la pandémie fait aussi peur. Une famille d’accueil peut recevoir 5 ménages des sinistrés et c’est difficile. Nous n’avons nulle part où aller. La souffrance est grande. Nous avons peur du Covid-19. Nous craignons la mort parce nous vivons dans une promiscuité, nos enfants errent ça et là, nous ne savons pas nous protéger. »
Un écolier lui, ne sait pas comment finir l’année scolaire et commencer l’autre. Il n’a ni uniforme, ni cahier moins encore un soulier.
« Depuis le jeudi je ne suis pas allé à l’école parce que je n’ai pas d’uniforme ni de cahier; tout a été brûlé », témoigne un élève.
Prévenir des incendies
Elvis Mupenda, acteur de la Société civile et victime de cet incendie, demande à son tour aux autorités de définir des mécanismes pour prévenir ces incendies à répétition sur ce coin de la ville de Bukavu. Dans les avenues Pesage et Irambo, les maisons brûlent régulièrement et laissent plusieurs familles sans abris.
«Je pense que c’est une responsabilité partagée entre l’État et les habitants, parce que l’état devrait quand même réglementer cette affaire. Ce n’est pas la première fois que des maisons brûlent dans ce quartier. Ca doit être la sixième fois. L’année dernière c’était de l’autre côté. Aujourd’hui, c’est ici et on se demande demain ça sera où. Nous souffrons et tout cela parce que l’Etat ne joue pas bien son rôle et nous la population nous quittons nos villages pour nous entasser dans la ville comme dans des boîtes d’allumettes », déplore Elvis Mupenda
Contexte
Pour rappel, un énorme feu a consumé plus de 90 maisons, dont une école primaire dans deux avenues du quartier Nyalukemba ce Jeudi 5 Août 2021, selon les décomptes de la Société Civile locale. 24 heures après, 3 autres maisons sont parties en fumée à quelques 100 mètres du lieu où a été déclaré l’incendie du 5 Août.
Selon des témoins sur place, l’électricité est à la base de tous ces récents incendies. Des jeunes de ces quartiers sont accusés de raccorder frauduleusement l’électricité sans aucune expertise aux côtés de l’énergie solaire.
Un autre bémol: plusieurs victimes dénoncent le vol des biens qu’elles tentaient de sauver lors l’incendie par plusieurs jeunes qui disaient venir éteindre le feu.
Notons que pendant cette saison sèche, plusieurs incendies sont enregistrés dans la ville de Bukavu et environs. Plusieurs ménages sont affectés alors qu’on enregistre des morts dans certains cas.
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La promiscuité des maisons dans plusieurs quartiers de la ville est la base de la gravité des dégâts lors des incendies.
Nombreux acteurs sociaux estiment que l’Etat devrait réfléchir comment délocaliser toutes ces personnes qui ont construit sur sites des impropres. Délocaliser oui, car en effet, sur le site dit « Luziba » à part les incendies qui font des dégâts énormes dans la saison sèche, la saison pluvieuse s’annonce également dangereuse pour des nombreux habitants avec le collecteur qui traverse nombreuses de ces avenues.