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    Affirmant que la guerre en Ukraine lui rappelle la tragédie du Rwanda, le Pape veut lui aussi tenter une médiation afin d’arrêter les combats. Dans un entretien avec le quotidien italien « Corriere della Sera » publié mardi 3 mai 2022, le Pape François s’est dit prêt à se rendre à Moscou pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine.

    Evoquant l’invasion de l’Ukraine par les forces russes, François affirme avoir « appelé au téléphone » le président ukrainien Volodymyr Zelensky « le premier jour de la guerre ». « En revanche je n’ai pas appelé Poutine. Je lui avais parlé en décembre, pour mon anniversaire, mais cette fois-ci non, je n’ai pas appelé ».

    Par la suite, après 20 jours de guerre, il dit avoir demandé au cardinal Parolin, numéro deux du Vatican, de faire parvenir à Poutine le message qu’il était disposé à me rendre à Moscou ».

    «Nous n’avons pas encore reçu de réponse, et nous insistons encore, même si je crains que Poutine ne puisse pas et ne veuille pas avoir cette rencontre maintenant,» a-t-il déclaré.

    Pour le pape, il y a pourtant urgence. « Comment ne parvenons-nous pas à arrêter toute cette brutalité ? Nous avons vu la même chose il y a 25 ans avec le Rwanda », constate-t-il, évoquant le génocide de 1994 au cours duquel 800.000 personnes, principalement issues de la minorité tutsi, ont été tuées, selon l’ONU.

    S’interrogeant sur les causes du conflit, le chef spirituel des catholiques évoque une « colère » du Kremlin ayant pu être « facilitée » par « les aboiements de l’Otan à la porte de la Russie ».

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    Le souverain pontife exclu par ailleurs de se rendre « pour le moment » à Kiev, en dépit des invitations des Ukrainiens. « Je sens que je ne dois pas y aller », insiste-t-il, tout en rappelant y avoir envoyé deux cardinaux. «Je dois d’abord aller à Moscou, je dois d’abord rencontrer Poutine,» insiste-t-il.

    Aussi, le pape évoque un entretien par visioconférence avec le patriarche Kirill, le chef de l’Eglise orthodoxe russe et soutien de Vladimir Poutine.

    «Les vingt premières minutes, avec un papier en main, il m’a lu toutes sortes de justifications de la guerre. J’ai écouté et je lui ai dit : « je ne comprends rien de tout cela. Nous ne pouvons pas utiliser le langage de la politique mais celui de Jésus » ». Reste à savoir maintenant si ce message sera relayé au maître du Kremlin.

    Avec AFP

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