En réaction à a guerre en Ukraine, le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme que le monde n’accorde pas la même attention aux urgences, selon qu’elles touchent les personnes noires ou blanches.
Dans une conférence de presse tenue mercredi à Genève, Tedros Adhanom Ghebreyesus a affirmé que seule une fraction de l’aide apportée à l’Ukraine est consacrée à d’autres crises humanitaires dans le monde.
L’aide à l’Ukraine est « très importante » car elle « a un impact sur le monde entier », reconnait-il. Mais la province du Tigré en Éthiopie, le Yémen, l’Afghanistan ou la Syrie ne reçoivent pas la même attention, dit-il.
« Je ne sais pas si le monde accorde vraiment la même attention aux vies noires et blanches. Je dois être franc et honnête : le monde ne traite pas la race humaine de la même manière. Certains sont plus égaux que d’autres. Et quand je dis cela, cela me fait mal. Parce que je le vois. C’est très difficile à accepter, mais c’est ce qui se passe, » a dit M. Tedros, cité par la BBC.
Le DG de l’OMS, qui est originaire du Tigré, indique que les Nations unies ont déterminé que 100 camions par jour de fournitures humanitaires vitales étaient nécessaires pour la région éthiopienne.
La guerre a éclaté au Tigré entre le TPLF (un groupe qui a dominé la politique éthiopienne pendant près de trois décennies) et le gouvernement en novembre 2020, après des mois de tensions latentes.
— Denis Mukwege (@DenisMukwege) March 18, 2022
Les combats ont fait des milliers de morts, dont des civils, tandis que des millions de personnes ont désespérément besoin d’aide humanitaire, le gouvernement fédéral étant accusé d’entraver les efforts de secours.
Toutes les parties belligérantes auraient procédé à des exécutions extrajudiciaires et utilisé la violence sexuelle.
Le DG de l’OMS a également critiqué les médias pour leur incapacité à documenter les atrocités en cours en Éthiopie, notant que des personnes avaient été brûlées vives dans la région.
«Je ne sais même pas si cela a été pris au sérieux par les médias en raison de leur appartenance ethnique. Nous devons donc trouver un équilibre. Nous devons prendre chaque vie au sérieux parce que chaque vie est précieuse,» indique-t-il.
La Russie a envahi l’Ukraine depuis le 24 février dernier. Déjà, les procureurs chargés des crimes de guerre qui se sont rendus sur le site des massacres de civils dans la ville de Bucha, ont qualifié l’Ukraine de scène de crime. Le président américain Joe Biden a même accusé les forces russes de commettre des actes de génocide en Ukraine.
Depuis le début de la crise en Ukraine, plus d’une personne se sont interrogées sur l’implication « urgente et totale » de la communauté internationale. Si des vies y sont bel et bien perdues, il n’en reste pas moins, selon plusieurs analystes, que plusieurs autres crises « pires » dans le monde, n’ont pas été suivi de la même manière. Certains allèguent même que l’occident ne se préoccupait vraiment que des situations où ses intérêts sont le plus menacés.
Jean Luc M.