Accès Humanitaire

    La reprise des affrontements en octobre dernier dans la région du Nord-Kivu entre l’armée congolaise et le Mouvement du 23 mars (M23) a provoqué le déplacement de milliers de familles. Dans un environnement hostile et précaire, ces dernières peinent à survivre.




    Dans un communiqué publié ce mardi 6 décembre, le Comité International de la Croix Rouge (CICR) est revenu sur les défis de la réponse humanitaire dans le Nyiragongo et Lubero, les principaux territoires voisins de Rutshuru.

    Si dans le territoire de Nyiragongo l’aide arrive généralement sans entrave, le CICR note que dans celui de Lubero, où se concentrent plus de 98 000 personnes déplacées, les acteurs humanitaires éprouvent plus de difficultés.

    « Les accrochages répétés entre parties au conflit ne permettent pas d’avoir des garanties d’accès à toutes les zones. Il faut ajouter à cela le mauvais état des routes qui s’accentue en cette saison pluvieuse. Des éboulements ont été observés sur plusieurs tronçons, rendant plus difficile encore l’acheminement de l’assistance,» peut-on lire dans le communiqué du CICR.

    Par ailleurs, que ce soit dans le Nyiragongo ou le Lubero, cette organisation souligne que la pléthore de sites de déplacement constitue un défi majeur en termes de prise en charge.




    Pour le CICR, les besoins des personnes déplacées dépassent largement l’assistance humanitaire donnée.

    « L’ONU estime que plus de 390 000 personnes sont déplacées depuis le début des hostilités dans le Rutshuru en mars dernier. Avec des mouvements des populations d’une telle ampleur, l’aide humanitaire s’organise mais les attentes restent énormes. A ce jour, les besoins surpassent largement l’assistance donnée,» fait observer le CICR.

    La sous-délégation du CICR au Nord-Kivu craint une crise humanitaire qui serait difficile de maîtriser.

    « Le nombre de déplacés ne fait qu’augmenter au fil des jours. Si les affrontements ne s’arrêtent pas, nous serons face à une crise humanitaire qu’il sera difficile de maîtriser », prévient Anne-Sylvie Linder, cheffe de la sous-délégation du CICR au Nord-Kivu, qui rappelle à nouveau toutes les parties au conflit leur devoir de protection des populations civiles et de leurs biens, comme le prescrit le droit international humanitaire.

    Abris et conditions d’hygiène précaires

    Par ailleurs, le CICR note que l’accès aux installations sanitaires demeure un véritable casse-tête dans cet environnement surpeuplé.




    Le communiqué qui cite une déplacée qui vit dans une hutte de deux mètres sur deux, couverte d’un sac en plastique, et qui y loge avec trois de ses sept enfants, prévient que dans ce cadre de vie insalubre, les conditions sont propices à l’apparition de maladies. Des cas de choléra ont été signalés.

    « Quand il pleut la journée, c’est gérable. Mais la nuit, c’est un véritable cauchemar. Je couvre ma maison avec une bâche en plastique. Un déplacé n’a pas de choix, il se contente du peu qui se présente à lui,» indique Sifa Rehama, mère de sept enfants.

    Selon l’ONU, le territoire de Nyiragongo accueille plus de 177 400 personnes déplacées. La plupart ont trouvé refuge à Kibati et Kanyaruchinya.

    Ces deux localités sont situées à une cinquantaine de kilomètres du territoire de Rutshuru où se déroulent les combats et à une dizaine de kilomètres au nord de la ville de Goma, capitale de la province.




    Pour ceux qui étaient déjà sur place, comme pour les nouveaux arrivants, les besoins sont extrêmement importants. Parmi les priorités : le logement, les installations sanitaires, les soins de santé, l’eau potable et la nourriture.

    Bertin Bulonza

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