Une élève d’une école au quartier Mabanga Sud, a avorté clandestinement ce jeudi 10 décembre 2020 au sein même de son institution, dans la ville de Goma au Nord-Kivu.
Le chef de quartier Mabanga Sud qui livre l’information à Laprunellerdc.info, affirme que cette dernière a avorté un fœtus d’environ 7 mois; qu’elle a jeté dans les toilettes. C’est quand les autres élèves y sont entrés qu’ils s’en sont rendus compte; et ils ont tout de suite alerté les autorités.
«C’est une fille qui vient de Kavumu, près de Bukavu au Sud-Kivu. Elle n’a pas commencé l’année dans cette école. Et visiblement elle avait déjà la grossesse car il y a moins de 3 mois depuis que les enseignements ont débuté.» dit le chef de quartier Ikando Sawenga.
La fille a été conduite dans un cachot de la police, en attendant que la justice s’occupe de son cas. Le chef de quartier précise tout de même qu’elle a 17 ans, et qu’elle est en 4ème des humanités.
Si on en croit l’article 14 du Protocole de Maputo, ratifié par la RDC en 2006; l’avortement médicalisé est autorisé en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste; ou lors que la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère; ou la vie de la mère ou du fœtus.
Lire aussi Bukavu : Un fœtus dans un caniveau relance le débat sur la légalisation de l’avortement
Pour le cas de cette élève, il s’agit bel et bien d’un viol, car la loi congolaise considère que toute relation sexuelle avec un enfant de moins de 18 ans est un viol. La fille devrait donc avoir droit à un avortement sécurisé comme elle le souhaitait, mais ce Protocole; pourtant publié au Journal Officiel en 2018, est encore ignoré par un grand nombre de femmes et des prestataires des soins.
La stigmatisation, le dénigrement, le refus des parents/époux ou encore des croyances religieuses erronées; poussent plusieurs femmes/filles à recourir à des charlatans pour avorter clandestinement; alors que cela met en danger leurs vies, contrairement à l’avortement médicalisé qui est, ou presque, sans risque.
Entre-temps, la pauvre élève va passer sa première nuit au cachot ce lundi. Le Chef de quartier qui considère à tort et à travers son acte comme un meurtre; croit que la justice pourra la punir sévèrement.
Bienfaits Tumsifu, depuis Goma