Une personne a perdu la vie dans une manifestation de colère organisée ce mardi 2 août 2022 par des habitants à Misisi, dans le secteur de Ngandja, à Fizi, au Sud-Kivu. Ces derniers protestaient contre le meurtre d’un négociant d’or, décédé après avoir été probablement torturé dans un cachot de la Police locale.
A en croire l’Action pour la Restauration de la Paix et la Justice (ARPJ), ce négociant torturé, aurait été « arbitrairement arrêté » pour vente illégale des minerais.
«Les tortures des éléments de la police nationale congolaise causent la mort de deux personnes à Misisi, zone de santé de Kimbi-Lulenge. Ce négociant en provenance de Bukavu, était venu à Misisi avec l’objectif d’acheter de l’or. Arrivé sur le lieu, il s’est réservé de commencer à acheter de l’or pendant qu’il n’avait pas encore été en règle avec les services étatiques compétentes. Le dimanche, 31 juillet 2022, dans l’après-midi, il a vu des hommes venir et lui dire qu’ils seraient envoyés pour l’arrêter pour motif d’achat illégal. Ses explications n’ont pas attiré l’attention de ces hommes, qui auraient appelés les services de la PNC pour les aider en utilisant force. Les policiers auraient pris en brutalité la personne jusqu’au cachot, où il a été fortement torturé par les éléments de la Police de la place. Nos sources sur le terrain informent que vers 22 heures de ce lundi, que l’homme aurait rendu l’âme de suite des tortures subies,» explique l’ARPJ.
Cette situation a conduit à une manifestation des habitants de la place, qui a été réprimée par la Police, faisant un mort et un blessé.
«Le matin de ce mardi 2 août 2022, la communauté Shi organisée en Chinyabuguma ayant appris le triste message sur l’un de leurs, ils ont commencé à manifester contre la PNC en montrant leu mécontentement. Au cours de cette manifestation, les mêmes sources sur place à Misisi affirment que la Police a tiré à bout portant sur les manifestants. Ces tirs ont occasionné la mort d’une autre personne parmi les manifestants et une autre a été blessée au niveau de l’épaule droit. Celle-ci aurait vite été transférée au centre de santé de référence de Misisi où elle suit de soins appropriées,» explique cette structure.
La Nouvelle Dynamique de la Société Civile (NDSCI) de Ngandja déplore également ces incidents. Elle dénonce les « tracasseries » qui seraient perpétrées par des éléments de la Police de la place.
«Quand les policiers ont vu venir les manifestants, leurs chefs les ont donné l’ordre de tirer sur eux. Certains ont été blessés juste parce qu’ils dénonçaient ces tracasseries policières. De fois, nous voyons de gens être enfermés durant 7 jours, voire même 3 semaines en détention préventive au niveau de la Police. Beaucoup de policiers qui sont ici sont non formés,» déplore Kashindi Daudi, président de la NDSCI-Ngandja.
Cette structure demande aux autorités compétentes de procéder à la mutation des policiers affectés dans cette entité, afin de mettre fin aux tensions provoquées par ces derniers.
Abiud Olinde