Accès Humanitaire

    Voici plus d’une année et six mois depuis la prise de pouvoir par le président Felix Tshisekedi, l’homme sur les épaules duquel reposait le rêve d’un changement radical de la vie du congolais ordinaire. Un rêve dont la réalisation semble ne pas préoccuper au premier plan le nouveau locataire du palais de la nation, et qui échappe de plus en plus aux radars des observateurs, qui ne se focalisent que sur les sujets d’actualité dans la capitale Kinshasa, ce qui fait désormais dire qu’il existe une « République de Kinshasa ».

    L’immensité du Congo et la multiplicité de cultures à son sein font parties d’excuses rarement évoquées pour justifier l’incapacité d’un quelconque leader à contrôler la situation intégrale de la République. Néanmoins, il faut avoir des épaules particulièrement larges pour porter tout ce poids, et le faire correctement.

    Depuis son accession au pouvoir, le président Tshisekedi est perçu comme l’homme de tous les défis. Très célèbre dans la capitale, où la rue l’adore à la « messie », Felix-Antoine Tshisekedi reflète l’image de ce dirigeant tant attendu, qui n’a eu besoin que de son élection pour changer complètement le destin des siens. Cette vérité  apparente, soutenue par les sympathisants du chef de l’Etat, n’est pas pour le moins celle du vécu quotidien du véritable congolais.

    Il suffit de se diriger aux quatre horizons du pays pour comprendre l’ampleur de l’échec, jusqu’ici partiel, du très célèbre slogan « le peuple d’abord » qui a présidé à l’élection de l’ancien chef de fil de l’opposition au sommet de la nation.

    Alors que ça jazz à Kinshasa, autour des procès à teinte politicienne et des querelles de positionnement sans issue, tout semble s’arrêter aux coins les plus reculés du pays. Ces procès qui retiennent l’attention de l’humanité entière, au sujet de l’actualité du pays, seraient-ils une manœuvre concoctée dans le but de cacher la misère cuisante, devenue chronique, qui sévit sur l’ensemble du pays?

    En effet, sans méconnaître l’importance de la justice pour la vie de l’Etat (« car la justice élève une nation »), il serait malhonnête de ne pas reconnaître que le socle de tout développement passe par le bien-être personnel de chaque citoyen.

    Pour le moment, tant sur le plan social, humanitaire que sécuritaire, l’ensemble du pays reste dans la peau d’attentiste, espérant toujours voir la panoplie de promesses de campagne du chef de l’Etat impacter radicalement la vie au pays, et toucher les secteurs clés du vécu quotidien des citoyens.

    Malheureusement, les signaux semblent faire état d’un désastre plutôt plus alarmant.

    Pas la peine que Félix Tshisekedi s’agite tant que c’est calme dans la « République de Kinshasa »

    Au vu de la situation générale du pays, telle que précédemment décrite, le premier citoyen ne serait jamais tranquille dans son luxueux fauteuil sans qu’aucune solution durable n’ait été trouvée, et que le peuple continue de végéter dans sa disette. 

    Il en est pourtant le cas car, contre toute attente, le chef semble bien savourer le bonheur lié à son aura, dans une ambiance électrisée par des ovations fusant des différents coins de la capitale. Un peuple bien sélectionné fait état d’une bonne gestion de l’Etat et ne cesse d’amadouer son artisan, comme si tout allait très bien. Il est rejoint par le pays de l’oncle Sam, les Etats-Unis, qui, par calcul, voit que la RDC s’achemine vers un avenir meilleur sous la conduite de son désormais enfant chéri, Félix Tshisekedi.

    Mais ce peuple, est-il le véritable peuple ? S’y fiant, Felix Tshisekedi se sent-il dans le bain de l’exploit qu’il a promis à la nation ?

    Les vrombissements des engins des Wewa (motocyclistes de Kinshasa), à chacune de ses sorties, auraient pris la place des pleurs d’un peuple laissé pour compte, à la merci de la prédation. Il suffit de jeter l’œil dans les coins reculés de l‘Est du pays!

    Les caprices d’une certaine communauté kinoise, naturellement urbaine qui ne se soucie que d’un luxe proportionnel à son rang, aurait remplacé la détresse des villageois et des maquisards, qui passent toute leur vie à rêver d’un  nouveau Congo.

    Il sied donc de s’interroger sur la vraie connaissance du chef de l’Etat sur l’intégralité du territoire dont il est, par la force du destin et la volonté du peuple, devenu gérant. Tshisekedi, connait-il véritablement le Congo ? A-t-il une idée sur le calvaire que vivent ses compatriotes ?

    Pour le moins qu’on le sache, le chef de l’Etat Felix Tshisekedi a longtemps vécu, avant sa présidence, à cheval entre l’occident et la capitale, Kinshasa, qu’il voit comme sa République.

    Afin de s’approcher de la véritable situation du pays, le cinquième dirigeant du Congo indépendant devrait changer de lunettes pour voir ce pays-continent dans ses dimensions réelles, plutôt que le réduire à la simple capitale, où il a passé la majeure partie de sa vie en tant  qu’homme. Les discours, les intentions, le populisme ne suffisent plus!

    Néanmoins, sa seule perception du Congo de ses rêves devra s’imposer durant le quinquennat de la présidence de Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, sinon, le reste du pays ne sentira toujours pas concerné avec ce qui se passe dans la « République de Kinshasa ».

    LaprunelleRDC

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    Un commentaire

    1. Kilassa Fataki Theo on

      Après 60 ans d’indépendance, il est grand temps de réfléchir sur une nouvelle forme de l’État. L’État dans sa forme actuelle, a fait faillite et n’existe plus. Pourquoi n’est pas essayé avec le FEDERALISME pour protéger le pays d’un retour d’un pouvoir dictatorial.

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