« MwengaGate », l’affaire de l’exploitation illicite des minerais est loin de dire son dernier mot. La plénière de ce jeudi 18 novembre destinée à l’audition du rapport d’enquête parlementaire produit par la commission descendue à Mwenga a non seulement été riche en interventions, mais aussi révélatrice. C’est l’apparition d’un nouveau personnage: le Chef de la garde du Gouverneur de province qui a attiré toute l’attention.
Le Président de cette commission, le député Jean-Claude Kibala procédant à la présentation générale de la situation a soutenu que la plupart des sociétés qui exploitent à Mwenga ne le font pas en conformité avec la loi en la matière.
Lire aussi: Exploitation illicite des minerais à Mwenga : les députés vont interpeller le Gouverneur Ngwabidje
A en croire Kibala, ces Sociétés, sans documents, préfèrent collaborer avec des officiers militaires pour exercer leurs activités d’exploitation, fort malheureusement en violation des lois du pays.
La partie qui sera révélatrice de cette plénière, c’est l’ouverture du débat, où les élus nationaux sont alors invités à prendre chacun la parole pour émettre chacun son avis par rapport aux données contenues dans le rapport.
Le premier à prendre la parole et c’est la star du jour: le député Jean-Marie Bulambo Kilosho. Élu de Bukavu, celui-ci n’a pas mâché les mots.
Lire aussi: Exploitation illicite des minerais à Mwenga: la Commission parlementaire rassure que les conclusions de l’enquête seront rendues publiques
Documents et photos en mains, le député Bulambo a d’entrée de jeu soutenu que les magouilles d’exploitation illicite des minerais à Mwenga sont bel et bien entretenues par le gouvernement provincial, à sa tête Théo Ngwabidje Kasi.
Celui-ci a révélé que le cabinet du Gouverneur par le truchement du « colonel Didier Kapay » (Chef de la garde personnelle du Gouverneur) effectue des vente des minerais à l’étranger alors que celui-ci n’est pas détenteur d’un comptoir d’achat des minerais.
Le député Bulambo Kilosho a affirmé (images à l’appui) que le Colonel Didier a récemment été dans la Ville de Dubaï avec de l’or qu’il est allé vendre.
Suite à cette révélation, le Président de l’Assemblée Nationale a été obligé de donner la parole au Président de la commission pour qu’il éclaire la lanterne des élus nationaux.
Prenant la parole, Jean-Claude Kibala s’est réservé de confirmer cette information, car selon lui, l’accusé n’avait pas préféré se présenter à la commission constituée à cet effet.
Lire aussi: Sud-Kivu : la Société Civile fait pression sur la « Commission Kibala » sur l’exploitation illicite des minerais à Mwenga
Le deuxième député à prendre la parole, c’est l’élu de Butembo au Nord-Kivu, le député Crispin Mbindule.
Celui-ci à lui soutenu son collègue Bulambo, affirmant à son tour que ledit officier militaire à la garde du Gouverneur voyage à l’étranger avec des documents migratoires dûment acquis. Il indexe directement le Gouverneur de province, qui selon lui, se cacherait derrière son « homme de confiance » pour vendre l’or de Mwenga.
Cette fois-ci, lui sans y aller par le dos de la cuillère, propose l’interpellation du Gouverneur pour qu’il livre son garde du corps afin qu’il réponde devant les instances habilitées.
Un autre élu a quant à lui proposé que le bureau de l’Assemblée Nationale saisisse le Ministère de l’Intérieur pour qu’à son tour, il invite le Gouverneur Théo Ngwabidje avec le colonel Didier, pour qu’ils donnent la lumière sur cette affaire.
En attendant, le rapport sur l’exploitation illicite des minerais est entre les mains des députés nationaux.
Lire aussi: Exploitation illicite des minerais à Mwenga : « journée ville morte » ce lundi
Les uns et les autres devront donc répondre et les responsabilités établies pour que cesse désormais cette magouille qui a été causé préjudice et désolation aux communautés locales et au pays entier.
Qui seront sanctionnés, quels types des sanctions? Le Chef de la garde du Gouverneur, est-il vraiment impliqué? A-t-il agi de son chef ou sur ordre de l’autorité provinciale? Autant des questions qui nécessitent des réponses claires.
Les prochains jours pourraient être révélateurs dans cette histoire présentée comme un véritable crime organisé.