Accès Humanitaire

    Le député provincial Jean-Paul Paluku Ngahangondi a réagi aux propos du Maire policier et du Commandant de la PNC en ville de Beni au Nord-Kivu, qui ont accusé certains élus de la région d’être derrière les manifestations contre l’état de siège au Nord-Kivu.

    Selon lui, ce sont les jeunes de la ville de Beni eux-mêmes qui souhaitent la fin de cette mesure du Président de la République, suite au « manque de professionnalisme » des Forces Armées de la RDC et des éléments de l’ordre, dans la restauration de la paix au Nord-Kivu.

    Dans une interview accordée à la presse ce jeudi 27 janvier 2022, cet élu de Beni estime que les accusations des autorités de Beni sont « mensongères », vu la situation sur terrain.

    «Je voudrais ici dire que aucun député n’est peut-être derrière une manifestation de la jeunesse par ce que la jeunesse ne doit pas être considérée par ces policiers, ces militaires comme des enfants. Ce sont des jeunes, ce sont des intellectuels et qui sont entrain de voir comment la ville est entrain d’être gérée, ils sont entrain de voir comment la province est entrain d’être mal gérée. Depuis l’instauration de l’État de siège, au lieu que l’on puisse assister à l’amélioration de la situation sécuritaire c’est plutôt la flambée de l’insécurité. Ici à Goma on perd des jeunes.  Donc les jeunes sont mécontents des autorités. Donc ça c’est une accusation gratuité que je condamne avec la toute dernière énergie. Vous avez l’armée et la police sont habituer à mentir. Ils sont des experts en mensonge malheureusement», a fait savoir Jean-Paul Ngahangondi.

    Ce dernier va jusqu’à demander la fin de l’État de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Selon lui, l’on devrait remettre le pouvoir entrain les mains des civils, pour que l’armée se concentre sur les opérations militaires.

    « C’est le manque du respect mais aussi c’est une façon pour eux de justifier leur échec, leur incompétence. Par ce que depuis qu’ils avaient accusés les députés d’être derrière les groupes armés, ils n’ont aucun député. Rien n’a changé sur terrain. Une stratégie qui a échoué, on ne peut pas continuer à la maintenir. On doit prendre le courage de mettre fin à cette aventure qui est l’état de siège et remettre le pouvoir aux autorités civiles, pour que l’armée se concentre à l’essentiel, notamment éradiquer les groupes armés et mettre fin à l’essentiel, » ajoute JP Ngahangondi .

    Pour rappel, lundi dernier à Beni, des jeunes réunis au sein de la synergie des groupes de pression et mouvements citoyens ont organisé une manifestation pour réclamer la fin de l’état de siège dans la province du Nord-Kivu.

    Au cours de cette manifestation, au moins 30 personnes ont été interpellées par la Police nationale congolaise. Ces dernières ont été arrêtées, lors qu’elles étaient en train d’ériger des barricades sur plusieurs rues et avenues de la ville. Dans ladite manifestation, un militant de la Lucha a été atteint par balle, et est décédé sur le champ.

    Le Maire de Beni a accusé ces militants d’être instrumentalisés. de son côté, le Commissaire Supérieur principal Kahuma Lemba Sébastien, Commandant de la PNC ville de Beni, a même menacé de « tuer » ceux qui mèneront des actions contre l’état de siège.

    «Ils sont incités par leurs chefs, certains députés provinciaux et nationaux mécontents qui sont entrain de les pousser à faire ces histoires ici. Et nous, nous avons un principe : le chien aboie, la caravane ne peut pas passer. On arrête, on tue le chien là,» a-t-il déclaré à la presse locale.

    Des accusations qui ne passsent pas pour le député JP Ngahangondi, qui estime qu’avec l’implication de l’armée ougandaise dans les opérations militaires au Nord-Kivu et en Ituri, rien n’explique le fait que l’état de siège continue d’être maintenu.

    Magloire Tsongo depuis Goma

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