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    Le Professeur Bily Bolakonga s’exprime également sur l’autorisation donnée à l’armée ougandaise d’entrer en RDC pour traquer les rebelles ADF dans les régions du Nord-Kivu et de l’Ituri. Une autorisation qui est cinglant aveu d’échec de l’état siège décrété dans les deux provinces. (Tribune).

    « La décision d’autoriser l’entrée des troupes ougandaises sur le sol congolais (Nord-Kivu et Ituri) depuis le vendredi par le Chef de l’Etat sans médiatisation est un cinglant aveu d’échec de l’état de siège.

    Les nouvelles qui nous reviennent de ces deux provinces sous ce régime le certifient. De toutes les façons, il me semble que le Président de la République n’avait pas une grande marge de manœuvre.

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    L’Ouganda, depuis au moins deux semaines, menaçait de faire une invasion en RDC.

    Des négociations se sont déroulées dans le secret et, selon de bonnes sources, cette puissance voisine aurait investi notre sol avec ou sans l’accord de la RDC parce que, à l’en croire, des pans importants de son territoire faisaient l’objet de l’insécurité des troupes rebelles/forces négatives opérant depuis la RDC.

    En choisissant d’admettre l’entrée des troupes ougandaises en RDC, le Chef de l’Etat a opté pour le moindre mal (qui reste tout de même un mal) dans la mesure où une invasion de l’armée ougandaise sans l’accord de la RDC serait une humiliation qui s’apparenterait aux fourches caudines ; tant la RDC n’a nullement le moyen, pour le moment, de contenir une invasion ougandaise.

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    Il valait donc mieux de coopérer tant, en plus, nos troupes sont gangrénées par l’affairisme et manquent cruellement des moyens opérationnels.

    La crème jouit pendant que les simples soldats triment sur les champs de bataille.

    Résultats : les populations continuent à se faire massacrer au quotidien par dizaines au moins. La décision ayant déjà été prise, il convient maintenant de l’encadrer :

    Primo : il faut donner à cette décision l’étoffe de la légalité en recourant à tous les instruments juridiques y afférent (parlement et autres);

    Secundo : il faut encadrer cette entrée via un accord comportant des clauses clairs impliquant les commandements de deux armées (création d’une Commission militaire conjointe opérationnelle), éviter que l’armée ougandaise – réputée à l’Est de la RDC pour son faible niveau de discipline et l’affairisme de certains de ses généraux – ne verse dans l’exploitation des ressources naturelles et humaines, créer des mécanismes opérationnels et de contrôle conjoint à intervalle de temps régulier, prévoir de manière claire des mécanismes de sanction pour tout auteur de dérapage ou de crime qui qu’il soit…

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    Tertio : limiter dans le temps la présence de cette armée étrangère et veiller à ce que l’évaluation après échéance (avec possibilité de rallonge) soit basée sur les résultats et le respect scrupuleux des clauses de l’accord.

    L’essentiel est, à la fin des comptes, le retour de la Paix pour les populations meurtries de notre pays, même si, à titre personnel, je reste largement sceptique quant à l’acceptation par le Président de la République de l’entrée de l’armée ougandaise dans le territoire congolais tant les souvenirs des rébellions d’il y a vingt ans sont encore frais dans la mémoire des Congolais de l’est.

    Pr Dr Ir Bily Bolakonga

    Agroéconomiste et Pédologue »

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