Au nom du Consortium « Tujenge Pamoja Kwa Ajili ya Amani », le coordonnateur de l’organisation Action pour le Développement et la Paix endogènes (ADEPAE ) a interpellé les communautés vivant dans les Hauts Plateaux d’Uvira, de Fizi et de Mwenga sur la nécessité de vivre ensemble pour le développement de leurs entités.
Dans son mot, Tharcisse Kayira a fait remarquer qu’aucun développement n’est malheureusement pas arrivé depuis que les communautés se déchirent dans cette région Sud de la province du Sud-Kivu. ¨Celui-ci a également insisté sur le fait que les conséquences de ces conflits touchent toutes les communautés sans distinction.
« Souvenez vous que toutes les communautés ont subi des conséquences fâcheuses des es rebellions cycliques qui ont eu jour en territoires de Fizi ; Uvira et dans le Secteur d’Itombwe et en RDC. Quelles leçons avons-nous tiré : Quelle paix, combien d’écoles, d’hôpitaux, de routes ; d’infrastructures énergétiques, d’usines, d’aéroport et ports avons-nous construit comme dividendes des ces guerres et de cette résistance. Depuis plus de 2 ans les milices communautaires s’affrontent, depuis ces temps les alliances contre nature et avec les étrangers se tissent sur les hauts-plateaux de Bijombo, Itombwe, Minembwe, etc? au vu et au su de nous tous, surtout à tous ceux-là que Dieu a donné la mission de protéger les autres, c’est depuis plus de énième ans que les populations ensemble fuient les atrocités, meurent, abandonnent leurs biens, voient leurs maisons incendiées » se désole-t-il.
Véritable interpellation, Tharcisse Kayira appelle à donner l’exemple pour les générations actuelles et à venir.
« Sommes –nous fiers quand nous sommes devant les cadres de nos jeunes. Ne sommes nous pas en train de servir encore une fois les nantis de ce monde en nous appauvrissant, en nous divisant et en voulant nous assujettir sous la bénédiction de certaines personnes et personnalités de nos communautés respectives » a-t-il encore demandé.
Il appelle par ailleurs l’État à faire davantage son travail en invitant les détenteurs d’armes dans toutes les communautés à déposer les armes pour reconstruire ces entités. D’ailleurs, fait-il remarquer, ces forces utilisées pour se battre peuvent bien servir dans l’armée loyaliste ou la police en vue du développement de leurs territoires respectifs.
« Tout en reconnaissant les efforts déployés par l’armée, le gouvernement comme les communautés, il est important que la volonté politique des autorités soient renforcées , que les élus prennent leurs responsabilités pour être du côté de la population, que les communautés tribales se désolidarisent d’avec les groupes armés, et acceptent les désarmements, que les jeunes congolais qui forment les milices prennent conscience qu’ils détruisent leurs vies ,leurs familles, leur nation et qu’il y a un temps pour se battre et un temps pour la paix . Prendre conscience que les efforts déployés pour se battre s’ils le mettent au service de l’armée nationale, la police nationale, le développement des territoires respectifs : Uvira, Fizi, et Mwenga seront le modèle d’un peuple capable de changer son histoire, capable de s’assumer » insiste Tharcisse Kayira.
Pour rappel, le dialogue sur la sécurité et la paix dans les Hauts Plateaux d’Uvira, de Fizi et de Mwenga s’est ouvert ce mardi 25 juin 2019. Selon les organisateurs, ces assises visent à parvenir à une meilleure compréhension des causes et des acteurs de l’insécurité dans les Hauts, Moyens Plateaux d’Uvira, Fizi et d’Itombwe ainsi qu’à une vision commune des mécanismes d’arrêt des violences et du rétablissement de l’autorité de l’État dans cette zone, trouver un accord entre toutes les communautés ethniques, la chefferie des Bavira et les institutions sur les mécanismes pour mettre fin au parallélisme du pouvoir pour la gouvernance du groupement de Bijombo et également mettre en place une feuille de route pour l’application des décisions, des actions et des recommandations issues du dialogue ainsi que des mécanismes de suivi des engagements des parties prenantes.
Il réunit des représentants des Babembe, Banyindu, Bafuliiru, Banyamulenge ou encore les Bavira. Ces assises qui se tiennent à Karibu Lodge de Kavimvira se clôturent en principe le vendredi 18 juin 2019.
Jean-Luc M.






