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    A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, ce 25 novembre 2020; le Dr Denis Mukwege appelle l’humanité au renforcement de la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes; les coutumes rétrogrades et les pratiques machistes, sexistes et misogynes; qui selon lui minent les perspectives de développement et de progrès.

    Dans une déclaration parvenue à Laprunellerdc.info, le prix Nobel de la paix 2018 estime qu’aucun pays ne peut aujourd’hui d’être champion en matière de respect des droits de la femme. D’où selon lui, la nécessité de transformer l’égalité des sexes en une réalité, pour un monde exclusif, égalitaire et prospère.

    «Alors que la communauté internationale commémore cette année les 25 ans de la Déclaration  et le Programme d’action de Beijing sur les droits de la femme; force est de constater qu’aucun  pays ne peut se targuer aujourd’hui d’être un champion en matière de droits humains des  femmes. Mépriser la femme revient à mépriser la vie; et lutter contre les violences basées sur le genre, c’est lutter pour la survie humaine. Telles sont les raisons pour lesquelles, tant que toutes les femmes ne seront pas à abri de la violence; nous poursuivrons notre plaidoyer pour la justice et pour un profond changement de paradigme dans nos sociétés; en transformant l’égalité des sexes en une réalité. Investir dans les femmes et les jeunes filles, c’est investir au bénéfice de l’ensemble de la société et de l’intérêt général.» dit le Dr Mukwege. 

    Le gynécologue congolais indique que la violence contre les femmes et les jeunes filles prend des formes multiples. «Elles englobent des coutumes rétrogrades, des normes sociales, des pratiques misogynes et discriminatoires; qui vont de la violence conjugale et domestique au harcèlement en milieu estudiantin; sur les lieux de travail ou dans les transports en commun, en passant par le  mariage forcé d’enfants et le trafic des êtres humains, et  le viol.»

    Selon lui, la violence contre les femmes et les enfants constitue non seulement une des plus graves violations des droits humains; mais aussi une véritable pandémie de santé publique et un obstacle sérieux à la résolution de nombreux défis globaux; tels que la réalisation des objectifs  de développement durable.  

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    Le Dr Mukwege avec des femmes prises en charge à l’hôpital de Panzi

    Le Docteur Mukwege est le Médecin Directeur de l’hôpital de Panzi de Bukavu, qui assure la prise en charge gratuite des femmes victimes des violences sexuelles. L’institution hospitalière reçoit en moyenne dix à quinze victimes par jour et de deux cent quatre-vingts victimes par mois. Le séjour des patients va de dix jours et plusieurs mois, mais l’hôpital de Panzi assure le suivi des patientes en dehors de cette structure médicale. En 2019, l’hôpital disait avoir soigné plus de 55.000 victimes des violences sexuelles durant ses 20 ans d’existence.

    En cette Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des jeunes filles; Denis Mukwege dit exprimer sa compassion avec toutes les victimes et les survivantes de violences et d’abus.  

    «Cette violence dévaste les vies de millions de femmes dans les sociétés en conflit et en sortie  de conflit; mais aussi en temps de paix, et entraine des conséquences sérieuses sur la santé  physique et mentale des femmes. Réaliser le plein potentiel des femmes représente donc la clé pour parvenir au développement  durable, au progrès sociétal et à la prospérité économique; mais nécessitera une prise de  conscience profonde de l’ensemble de la société, un véritable bouleversement culturel visant à transcender les stéréotypes; et réorganiser les rôles que la société attribue aux hommes et  aux femmes, en accordant à toutes et tous des places méritées à tous les niveaux de la  pyramide, y compris à son sommet.» plaide-t-il.

    Selon le Dr Mukwege, le temps est venu pour les hommes de prendre leurs responsabilités et de s’engager vers une masculinité positive; en vue de parvenir à l’égalité en droit et dans les faits. «Brisons le silence, changeons les mentalités de nos enfants et mettons fin à l’impunité et aux violences sexuelles et basées sur le genre.» dit-il.

    Ceci permettra, selon lui, de faire de ce siècle celui de la femme et du progrès pour tous; où chacun a le droit de faire ses choix librement, à réaliser pleinement ses potentialités, et à vivre conformément à la dignité humaine.

    Museza Cikuru

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