Le Docteur Denis Mukwege s’est longuement exprimé devant des plusieurs hommes et femmes d’affaires de la République Démocratique du Congo.
C’était au cours d’une journée d’échanges dénommée «Business for Peace, Peace for Business» organisée conjointement par la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) et la Fondation Panzi que dirige le prix Nobel congolais.
Véritable moralisateur, Mukwege note que la compétitivité, le développement, le progrès de notre pays viendront d’abord de ses enfants.
« Nous ne pouvons nous contenter à attendre que d’autres améliorent notre sort à notre place. Nous ne pouvons nous contenter à blâmer les autres. Face à l’infortune, face à l’adversité, nous ne pouvons rester les bras croisés. Nous devons nous doter d’une vision commune de l’avenir. Nous devons retrousser nos manches et travailler pour qu’elle se réalise » a-t-il rappelé.
Pour lui, le Congo est une terre de promesses et d’opportunités et ces opportunités ne seront transformées en richesses « que par nos intelligences, notre courage, notre détermination à briser les chaines de la pauvreté. Notre détermination à travailler pour que nos enfants, nos petits-enfants, les générations à venir vivent mieux que nous ».
Denis Mukwege en a profité pour recommander aux opérateurs économiques de travailler avec l’Etat pour l’amélioration de tout le système agricole et en particulier les routes de desserte agricole. Il pense que comme ailleurs, les entrepreneurs pourraient y gagner par le système de péage-route.
«Pour ce faire, les entreprises comme les autres organisations de la société civile ont intérêt à ce que notre Etat soit efficace et stratège. En effet, il est indispensable qu’elles deviennent des forces de proposition et d’accompagnement des reformes de notre Etat. C’est ainsi que notre Etat sera enfin à la hauteur des espérances de notre population et des enjeux du monde d’aujourd’hui et de demain. L’embellie, la récente éclaircie dans le ciel politique de notre pays permet d’y croire. Et lorsque l’Etat ne peut agir, les entreprises devraient s’organiser pour prendre des initiatives et assurer le relais. Ce serait le cas dans le domaine agricole. La FEC devrait travailler avec l’Etat pour l’amélioration des routes et particulièrement les routes de desserte agricole. Ce sont les routes qui créent la circulation, la circulation crée le marché et le marché crée la prospérité. Au cas où l’Etat ne saurait construire et réhabiliter les routes, les entrepreneurs pourraient s’y engager sous le régime de péage comme cela se voit de par le monde» a-t-il recommandé aux opérateurs économiques.
Il estime que l’intérêt pour la relance de l’agriculture qui en réalité devrait être la première richesse du pays, permettra certainement d’asseoir cette stratégie sur le développement des coopératives, des banques agricoles ainsi que d’autres instruments de financement de entrepreneuriat.
«Ils seront un creuset par excellence de entrepreneuriat populaire, de l’entreprenariat paysan et de l’entreprenariat féminin » a-t-il insisté.