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     « Je n’y vois pas une démission, mais bien un acte très courageux et exemplaire pour un homme d’actions et de convictions… ».

    Ces paroles sont du professeur Maindo. Il réagissait ainsi à la démission du docteur Denis Mukwege du comité provincial de riposte covid-19 au Sud-Kivu.

    Pour le professeur cette situation était prévisible voire « inéluctable ». Pour lui, c’est l’éthique de responsabilité du Dr Mukwege qui l’avait conduit à intégrer la commission de riposte et c’est l’éthique de la conviction qui l’amène à la quitter.  

    « Pour un être sensible dont l’intelligence (pratique) guide les pas dans un navire qui coule à pic pour retourner à temps sur la terre ferme à la nage et poursuivre son combat humaniste au meilleur service des malades et des nécessiteux ». Ecrit-il pour prévenir ceux qui pourraient voir dans l’acte du Mukwege un acte de lâcheté.

    Le professeur indique que l’acte posé par le docteur confirme l’image qu’il a de lui, « celle d’un intègre, prêt à risquer sa vie pour les autres, mais jamais disposé à faire des compromissions avec les antivaleurs ». Les actes qu’il juge « malheureusement » endémiques du grand Congo « malade de ses élites ».

    « Il a dû certainement faire face à un déchirement intérieur majeur pour en arriver à cette décision extrême et salutaire », indique Maindo. Il laisse entendre que le Sud-Kivu et le Congo ont besoin « d’immaculés » capables de se soustraire aux machinations politiciennes, bien éloignées de la misère des gens et de la souffrance des malades.

    Pour rappel le Docteur Denis Mukwege a été nommé par le Gouverneur de la province du Sud-Kivu, le 30 mars de cette année comme vice-président de la commission sectorielle et président de la commission santé. Une commission mise en place pour la riposte contre la pandémie de Covid-19 dans la province.

    Il vient de démissionner de ses fonctions ce mercredi 10 juin suite à plusieurs difficultés rencontrées et qui ne l’on pas permit d’accomplir sa tâche. Citant notamment un relâchement des mesures de prévention par la population et l’impossibilité des autorités à faire respecter les mesures barrières.

    « Quand on n’est pas d’accord, quand on ne regarde pas dans la même direction, quand on ne partage pas les mêmes valeurs/principes et convictions dans un combat crucial dont dépend la vie des millions de personnes, on se doit de rendre le tablier pour mieux se consacrer à ceux qui souffrent et ont vraiment besoin d’aide », lance le professeur Alphonse Maindo.

    Thomas Uzima

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