Le culte du chef est une des prémices de la dictature. En mars dernier, Victor Wakwenda, président du directoire de l’UDPS-Tshisekedi, avait placé la barre très haut en récitant, devant ses ouailles, une « prière » ainsi conçue: « Au nom du Père, Ya Tshitshi (surnom du défunt Etienne Tshisekedi); au nom du Fils, Fatshi (surnom du président Félix Tshisekedi) et du Saint-Esprit, le Peuple d’abord » (slogan de l’UDPS). Sous Mobutu, son thuriféraire et ministre de l’Information, Domique Sakombi Inongo, n’avait pas osé être aussi direct, et s’était contenté de concevoir un générique de journal télévisé dans lequel la photo du dictateur descendait du ciel.
Si les Tshisekedi sont des dieux, pour leur parti, comment qualifier les dirigeants de celui-ci ? D’aucuns leur voient déjà un rôle « historique » puisque des questions sur deux d’entre eux sont apparues aux examens d’Etat 2020-2021.
Ainsi, une des questions demandait de quel parti Augustin Kabuya est le Secrétaire Général, parmi cinq formations citées. Pas une question sur les fondateurs historiques du parti qui sapa la toute-puissance de Mobutu, non; ni une question sur Etienne Tshisekedi, qui brisa la peur de ses compatriotes face au dictateur. Une question sur Augustin Kabuya !
Une autre demandait de dire qui est « l’actuel 1er Vice-Président du bureau de l’Assemblée nationale » et citait cinq noms, dont celui de Jean-Marc Kabund (UDPS) qu’il fallait évidemment retenir. Le vice-président, pas le président, Christophe Mboso, dont le nom était cité parmi les quatre leurres mais qui n’a pas le privilège d’appartenir à l’UDPS.
Les photos des questionnaires d’examen ont fait le tour des réseaux sociaux depuis deux semaines, provoquant l’indignation des uns, les moqueries des autres, car, même légalement, la dénomination UDPS appartient au dissident Bruno Tshibala tandis que la faction, majoritaire, du chef de l’Etat est l’UDPS-Tshisekedi. Ce qui aurait dû faire invalider toutes les réponses.
Avec La Libre Afrique