La Société Civile du Sud-Kivu dit avoir accueilli avec joie les sorties médiatiques des autorités provinciales sur la question du Coronavirus. Ceci, dit-on, est le fruit des revendications de la population. Sans actions concrètes, elle déplore cependant que ces discours «restent stériles » sans un quelconque impact sur terrain.
«Cette approche n’a pas vocation à rassurer la population » rappelle le Révérend Pasteur Nicolas Kyalangalilwa, membre du bureau restreint de Coordination de la Société Civile (BCSC).
Dans cette tribune que Laprunellerdc.info vous propose, cet acteur de la Société Civile s’interroge sur cette persistance des autorités provinciale à ignorer l’évident : le Sud- Kivu ne sera pas épargné de cette pandémie.
«Est-ce par manque du savoir- faire ou par myopie politique ? Quel que soit le cas, cette posture est indigne de ceux qui ont vocation à veiller sur le bien-être de la population. Le temps des discours est révolu, nous voulons voir des actions concrètes !» insiste-t-il. (Tribune).
Pas d’actions concrètes
« La Société Civile a accueilli avec joie les sorties médiatiques des autorités provinciales sur la question du Coronavirus. Ceci est le fruit des revendications de la population. Elle déplore cependant que ces discours restent stériles sans un quelconque impact sur terrain. Cette approche n’a pas vocation à rassurer la population.
La Société Civile s’interroge sur cette persistance des autorités provinciales à ignorer l’évident : le Sud- Kivu ne sera pas épargnée de cette pandémie. Est-ce par manque du savoir- faire ou par myopie politique ? Quel que soit le cas, cette posture est indigne de ceux qui ont vocation à veiller sur le bien-être de la population. Le temps des discours est révolu, nous voulons voir des actions concrètes !
L’action gouvernementale sur deux fronts
Pour ce faire la société civile propose que l’action du gouvernement soit axée sur deux fronts : 1) sensibiliser et rassurer la population sur sa capacité à gérer toute crise éventuelle 2) Préparer le système sécuritaire, sanitaire et économique sur la venue de la crise.
7 Questions aux Gouvernants
Que le gouvernement provincial réponde aux questions suivantes pour rassurer la population du Sud-Kivu sur sa capacité à gérer une possible pandémie de Coronavirus dans la province.
1. La province a-t-elle un laboratoire capable de tester le Coronavirus ? Si oui, lequel ? Et en combien de temps ?
2. Quel est le mécanisme de contact et d’alerte pour les cas suspect ? Qui contacter pour ce faire ?
3. La province a-t-elle suffisamment de personnels soignants et des lits dans les hôpitaux privés et publics pour accommoder le nombre des malades qui se déclareraient éventuellement une fois que le Coronavirus sera à Bukavu ? On estime le taux d’infection autour de 60% (pour le Sud-Kivu se serait plus de 4 millions des malades et pour la ville de Bukavu plus de 600 milles personnes qui visiteront les institutions sanitaires dans les 3 mois suivants l’installation de la pandémie). La province a-t-elle une réserve suffisante en médicaments pour traiter tous ce cas ?
4. Quel est le plan de prise en charge des personnes à risque (vieillards, etc.) surtout ceux qui n’ont pas de moyen pour payer les soins de santé ?
5. La province a-t-elle une réserve suffisante en médicaments et nourriture pour se préparer à une éventuelle fermeture des marchés ?
6. Quel budget est alloué à la gestion de cette crise ? Qui dirige cette cellule de crise ? Qui composent cette cellule de crise ?
7. Que fait la province pour sensibiliser la population et la préparer à un éventuel scenario où les mesures de quarantaine de masse seront observées ?
7 propositions des actions concrètes
Ce que la société civile aimerait voir le gouvernement provincial faire dans le cadre de la préparation le système sécuritaire, sanitaire et économique sur la venue de la crise :
1. Cette crise est plus qu’un problème de santé publique. Il lui faut une approche multisectorielle incluant toutes les couches de la société et principalement les acteurs dans les domaines de la santé, l’économie et la sécurité. Certains pays ont compris cet aspect multidimensionnel de la crise et par conséquent ont décrété un état d’urgence.
Que la province du Sud-Kivu se prépare à cette éventualité ;
2. La mise en place d’une task-force ou cellule de crise qui travaille sur les questions ci-haut citées. Cette cellule doit mettre en place et communiquer son plan d’action selon les différents scenarii qui peuvent se poser. Elle doit être composée des experts dans le domaine d’épidémiologie ;
3. Une réunion des autorités avec les responsables des institutions sanitaires en provinces privées et publiques- un plan de pris en charge ressortira de cette réunion qui prendra en compte tous les scenarii possibles, du plus optimiste au plus pessimiste ;
4. Une réunion avec la FEC pour trouver des alternatives d’approvisionnement ainsi que s’assurer que les commerçants véreux n’exploiteront cette crise à des fins égoïstes pour hausser le prix des denrées des bases ;
5. Une réunion avec les services de sécurité pour s’assurer que tout possible débordement à cause de la panique sera contenue. Cette crise n’est pas seulement sanitaire mais aussi sécuritaire ;
6. Une réunion avec les forces vives et leaders d’opinion de la province pour les recruter dans cette lutte afin de limiter la panique en sensibilisant le plus grand nombre ;
7. Le déploiement des équipes de sensibilisations dans tous les territoires de la province afin de s’assurer que toutes les couches de la population comprennent les enjeux et s’engagent dans la lutte.
Chaque pays doit se prendre en charge
Il est important de savoir que dans cette crise de Coronavirus, chaque pays doit se mobiliser et compter sur ses propres efforts. Il n’y aura pas des fonds d’aide venant d’un quelconque pays. La crise étant mondiale, chaque pays privilégiera ses populations avant toute autres chose.
La Société Civile du Sud-Kivu est disponible à aider les autorités provinciales dans ces démarches.
C’est dans l’unité et la sérénité que cette pandémie sera vaincue ! Il est temps de nous unir et de nous préparer au combat !
Rév. Nicolas Kyalangalilwa M. »