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    Le nombre de personnes atteints du Coronavirus à Bukavu, et dans tout le pays, devrait amener les habitants à changer de comportements, mais tel ne semble pas être le cas à différents endroits de la ville. Un certain relâchement est perceptible dans le chef de certains, face aux mesures prises par les autorités pour stopper la propagation de cette pandémie.

    Selon le constat de Laprunellerdc.info ce vendredi 03 avril 2020, sur certains tronçons routiers, des groupes des personnes sont observés. Le flux de personnes dans la ville reste intense dans certains endroits, comme c’était le cas dans le passé. Certaines places publiques sont de plus en plus mouvementées.

    Sur l’avenue Industrielle en commune de Kadutu, du coté du marché central, voir seulement comment le trafic de véhicules et de personnes est intense, il est difficile d’accepter que Bukavu est touchée par le Covid-19.

    De là, en passant par la route qui mène vers le monument Major Vangu, à la place dite Essence, des habitants sont de plus en plus serrés, et d’autres se regroupent en plusieurs dizaines. Ils se frottent dans les rues, dans les avenues, et sur les trottoirs sans aucune inquiétude.

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    Certaines personnes conscientes de l’existence de cette pandémie, arrivent même à se demander si c’est de l’ignorance, ou carrément de l’indifférence du côté de certains citoyens qui ne veulent pas se conformer aux mesures prises par les autorités du pays. D’autres trouvent un manque de volonté d’accepter l’évidence de cette maladie, et le rejet des mesures et appels des autorités nationales et provinciales.

    «Le virus ne circule pas, c’est nous qui le faisons circuler.» ce message qui a été relayé plusieurs fois sur le net, est loin d’être suivi par ces habitants, que certains pensent qu’ils n’ont pas encore compris le degré du danger de cette pandémie.

    Le constat reste le même lors qu’on se déplace un peu plus loin dans la commune de Bagira, vers Kalengera, où les pêcheurs exercent leurs activités. Des adultes et enfants, jeunes et garçons se côtoient, accueillent des personnes en provenance d’autres endroits comme Idjwi et Kelehe, et souvent du Rwanda voisin, qui viennent vendre leurs produits de pêche. En tout cas pas inquiétés, ces derniers ne disposent même pas d’un dispositif de lavage de mains.

    Egalement, le long de la route, des petits commerçants créent des petits marchés, où ils vendent des denrées alimentaires à même le sol, contrairement au récent arrêté du Gouverneur, interdisant cette pratique.

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    Au marché Beach Muhanzi par exemple, des viandes sont vendus et transportés dans des conditions non-hygiéniques. Le mouvement est intense, les gens sont serrés les uns contre les autres à différents endroits du marché.

    Non loin de là, devant l’hôpital provincial général de Bukavu, un marché avec un mouvement intense des personnes s’y observe. Aucune disposition n’est prise pour épargner les vendeurs et les acheteurs de la pandémie.

     À quelques mètres de là, au parking de Kavumu, les gens courent dans tous les sens, ignorant la mesure de distanciation sociale.

    Malgré l’interdiction par l’autorité provinciale, des mouvements des populations de la ville vers l’intérieur de la province dans certains parkings se font également comme d’habitude.

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    Signalons que le 18 mars dernier, le chef de l’État avait pris un certain nombre des mesures, entre autres, la fermeture des écoles, églises, et d’autres endroits de regroupement, comme des barres, terrasses, et restaurants.  Le 25 mars, alors que le pays venait d’atteindre 45 cas, le président de la République décrète l’état d’urgence sanitaire.

    Aujourd’hui la barre de 100 cas franchie, 134 cas au pays, 4 provinces touchées, avec 2 cas dans la ville de Bukavu, certains bukaviens semblent ne rien comprendre de la gravité de cette pandémie, et vaquent à leurs occupations comme si de rien n’était.

    Les mesures prises par les autorités du pays et celles de la province, sont donc loin d’être appliquées dans la ville de Bukavu. Selon plusieurs observateurs, le temps d’agir s’impose, pour contraindre ces habitants à observer scrupuleusement les mesures de lutte contre cette pandémie, avant d’arriver au pire.

    Bertin Bulonza

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