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    Le Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu ne croit pas en la réussite des assises récemment tenues à Nairobi entre des groupes armés actifs à l’Est de la RDC et le Gouvernement congolais.

    Dans une déclaration relative à la fin de ces consultations, cette structure estime que la procédure a été au départ « biaisée » par les organisateurs, en invitant certains groupes armés au détriment des autres.

    Pour la Société Civile, ces consultations laissent un gout « amer » et un sentiment de « regret », de la part des populations victimes des massacres à l’Est du pays.

    «Le choix de ne pas associer tous les groupes armes actifs dans les trois provinces n’est pas de nature à rassurer toutes les parties de l’agenda réel de paix,» déclare la Société Civile, qui demande « Pourquoi les uns et pas les autres », alors que « tous étant responsable des atrocités sur les populations civiles. »

    Cette structure dénonce également « l’absence d’un engagement sérieux et contraignant par les partis en consultation pour rassurer et redonner espoir aux populations congolaises, victimes de l’activisme nocif et violant de ces seigneurs de guerre».

    La Société Civile du Sud-Kivu estime également que les assises de Nairobi seraient une opportunité d’offrir un espace de légitimation internationale aux seigneurs de guerre. Ce qui risque, selon elle, d’inciter d’autres à emboiter le chemin de la brousse.

    Ainsi, le Bureau de Coordination de la Société Civile exhorte le Gouvernement Congolais à développer une attitude de « fermeté » vis-à-vis du Rwanda, « dont le rôle déstabilisateur n’est plus à démontrer ». «Son soutien massif et multiforme aux groupes armés sur le sol congolais est suffisamment documenté,» déclare-t-elle.

    Dans cette déclaration signée par Adrien Zawadi, son président, la Société Civile demande au Gouvernement de « rejeter » toute tentative de nouvelle intégration des groupes armés dans les forces de la défense et de sécurité.

    «C’est une stratégie d’infiltration au sein des FARDC et PNC par nos ennemis. Les FARDC et PNC ne sont pas des réservoirs pour les démobilisés, les réservistes et les retraités des armées des pays voisins. Et d’obtenir l’élargissement des assises de Nairobi pour ne faire un cadre de dialogue entre les Etats de la région et leurs groupes armés respectifs encore actifs sur le sol congolais. La paix durable est à ce prix,» insiste-t-elle.

    La Société Civile soutient que le Programme de Démobilisation, Désarmement, Relèvement et Stabilisation (PDDRC-S) est aujourd’hui « le seul cadre adapté » à la recherche d’une solution durable pour tous les groupes armés locaux en RDC.

    Héritier Bashige M.

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