Accès Humanitaire

    La Coordination de la Société Civile forces vives du groupement Kamurhonza et d’autres structures de défense des droits humains, disent rejeter en bloc la decision du Gouverneur du Nord-Kivu, interdisant tous les travaux de construction, vente, achat et exploitation agricole sur le site de Nzulo et ses environs, dans le parc national des Virunga.

    Dans une déclaration conjointe rendue publique ce samedi 17 septembre 2022 à Nzulo, ces structures citoyennes estiment que la décision de l’autorité provinciale tend à violer les droits fonciers coutumiers des populations paysannes de Nzulo.

    Pour elles, cette mesure est également succeptible d’accroître des violations « graves » des droits humains.

    Selon ces structures citoyennes, les terres occupées par la population de Nzulo n’appartiennent pas à l’institut Congolais pour la conservation de la nature (ICCN), qui aurait incorporé une partie de leurs terres dans le PNVi, poussant ainsi des nombreuses familles au déplacement.

    « Ne voulant pas opter pour des violences, même si cela semble être la stratégie de l’ICCN, les familles autochtones ont décidé de saisir la justice congolaise qui, à travers un procès contradictoire avec le gouvernement de la RDC, le tribunal de grande instance du Nord-Kivu a rendu son jugement reconnaissant et confirmant le droit foncier et coutumier de cette population sur des étendues des terres d’une superficie de 1.110 hectares. En dépit du fait qu’il était de droit reconnu au gouvernement de la RDC des voies de recours contre cette décision, il n’avait exercé aucune de ces voies mais par contre, il a opté pour une exécution volontaire de cette décision rendue en faveur des familles autochtones de Nzulo, » indique ce communiqué.

    A en croire ces structures citoyennes, l’autorité provinciale devrait « revoir » sa décision et faire en sorte que toutes les instances habilitées accompagnent les populations de Nzulo à poursuivre avec l’occupation et la jouissance paisibles de terres traditionnelles.

    Celles-ci fustigent par ailleurs le comportement de l’ICCN, qui selon elles, a foulé au pied la décision rendue par les instances judiciaires.

    « Dans sa mission de protection du parc, l’ICCN ferait mieux de se concentrer sur les autres sites où les envahissements sont flagrants et soutenus d’ailleurs par certains de ses agents pour des considérations d’originalité. Cette institution doit au final comprendre que Nzulo ne fait pas partie ingrate du PNVi et entant que tel, il doit veiller à ce que les 1.110 hectares des terres coutumières soient effectivement occupées par la population en respectant les limites avec le PNVi, » ajoute le communiqué.

    Il sied de rappeler que dans un arrêté signé en date du 15 septembre 2022, le Gouverneur Constant Ndima avait suspendu tous les travaux de construction et d’exploitation agricole à Nzulo et ses environs, après une décente sur terrain d’une commission de l’ICCN.

    Une équipe conjointe des éléments de la 34ème région militaire, de la force navale, la police nationale congolaise ainsi que de l’ICCN avait été mise en place afin de proteger ces entités.

    Freddy Ruvunangiza à Goma

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