C’est une indignation qu’exprime Blaise Zirimwabagabo Migabo, à propos de la « générosité » des ministres députés et autres officiels qui font des « dons » aux Congolais au lieu de créer de l’emploi ou des conditions de travail qui permettent à chacun de travailler et de gagner sa vie.
Dans une réflexion publiée sur les réseaux sociaux, ce jeune Congolais trouve que cela constitue un entretien de la misère. « Plus la Misère est entretenue et tolérée, plus elle se régénère »
Pour lui, il faut cesser de faire de la misère du congolais un fond de commerce qu’il qualifie de « cliente fidèle attachante » qu’il faut à tout prix répudier. Ci-dessous sa réflexion
Cessons de faire de la misère du congolais cette cliente fidèle et attachante! Répudions-la! (Blaise Pascal Z. Migabo)
« Nous avons atteint un autre niveau dans la tolérance et l’acceptation des conditions infra-humaines dans lesquelles nous pataugeons. Des conditions infra humaines morales, culturelles, politiques, sociales, sanitaires… Pourtant elles sont admises par tous, qui par fatalité, qui par indifférence, qui par je-m’en-foutisme. Une évolution vers le néant. Un néant qui nous aspire et nous engloutit en tant que peuple.
Un pays sans gouvernance, sans défenseur, sans idéologie commune, sans rêve. Un pays occupé par les organisations non gouvernementales, les forces étrangères et l’incontournable communauté internationale. Devons-nous encore continuer à chercher ailleurs les causes de nos piétinements ? Des analyses de la conjoncture, nous en faisons chaque jour. Néanmoins, nous admettons avec délicatesse et obligeance que nous sommes l’exception qui fait la règle. Dès lors, chacun s’occupe de sa chapelle et de ses ouailles. Même notre cerveau s’acclimate au spectacle hideux des lignes interminables de femmes et enfants attendant une obole des mains invisibles de l’aide humanitaire ou des mains des politiciens véreux.
Le gouvernement continue de prouver encore une fois son incapacité à gérer un pays dont la crise permanente alimente les discours politiques. Discours politiques que plus personne n’écoute, sauf ces politiciens opportunistes qui poursuivent sans relâche leur quête du pouvoir en utilisant la misère comme monture. Leur vision se limite aux circonstances du moment, aux aubaines de l’heure. Des avantages financiers sont offerts à une frange du secteur privé en vue d’associations conjoncturelles et superficielles avec le secteur populiste, pour créer une impression de solidarité. La misère des peuples sous-développés est un produit carrément exploitable, qui ne demande pas de gros investissements. Plus la Misère est entretenue et tolérée, plus elle se régénère. Au Congo, l’Anarchie a épousé la Misère. Le couple enfantera des rejetons que nous nommerons pauvreté, analphabétisme, bidonville, blocus, assistanat, érosion, délinquance, chômage… Chacun en adoptera un. Ceux désignés par la loi pour les éradiquer les placeront sous leur protection et le cycle recommencera.
Dans la conjoncture actuelle, la reconstruction demeure, pour la majorité nationale, un mot aux contours évasifs. Les propositions de sortie de crise, les discours, les charabias des soi-disant leaders et faux prophètes et le silence du gouvernement ne font qu’un. Une logorrhée qui n’émeut personne, sinon les «désaffairés» pour parer à l’ennui.
Il faut que la Misère reste Misère pour la traiter et l’enrayer. Qu’elle change de statut! Qu’elle ne serve plus de tremplin à l’enrichissement des nationaux et des donateurs de la communauté internationale! Que ceux qui l’utilisent à des fins malhonnêtes aient pitié de cette majorité nationale croupissante! Ils ont assez tiré de cette Misère. Qu’ils se décident enfin à l’abattre!
Les mots clés pour changer la Misère demeurent travail, emploi, éducation, protection de l’environnement, santé, civisme. Mais, par-dessus tout, la reprise de la production nationale. Commençons par la terre. Commençons par nous nourrir. Celui qui peut manger a vaincu la misère du ventre. Il peut alors penser. Il peut alors réfléchir et décider de son avenir. Cessons de faire de la Misère cette cliente fidèle et attachante! Répudions-la! »






