Le député national Jean-Claude Kibala n’y va pas par quatre chemins pour critiquer les gouvernants qui se sont succédé au pays et spécialement dans la province du Sud-Kivu avec les catastrophes naturelles qui endeuillent la ville de Bukavu, Chef-lieu de la province.
En effet, la ville de Bukavu est confrontée à plusieurs cas d’éboulement, d’inondations et d’autres catastrophes naturelles qui ont déjà fait plusieurs dizaines des morts depuis le début de la saison pluvieuse.
Pour cet élu de Mwenga qui s’est confié à quelques médias de Bukavu dont Laprunellerdc.info, la nature ne fait que prouver l’irresponsabilité des gouvernants dans la gestion de la cité. Des gouvernants qui n’avaient jamais pensé à trouver des solutions aux problèmes de l’environnement et de l’habitat.
«La nature est en train de nous montrer, de nous faire découvrir notre défaillance dans la gestion. La pluie nous aide à savoir que nous ne savons pas gérer. C’est d’ailleurs une chance parce que s’il n’y avait pas de pluie on allait rester dans la megestion pendant longtemps et on délaisserait les problèmes de l’environnement, de l’habitat parce que les gens continueraient à construire des maisons suspendues sur des sites impropres à la construction et le problème ne serait pas pris au sérieux. La pluie nous aide à nous montrer que nous ne savons gérer notre pays, que la gouvernance n’est pas bonne parce qu’on allait prendre des mesures préventives. Ce qui est arrivé hier et qui va continuer à arriver dans l’avenir, c’est des choses que nous connaissons tous » s’indigne Jean-Claude Kibala qui présente par ailleurs ses condoléances aux victimes de ces catastrophes.
Celui-ci rappelle que plusieurs experts ont conseillé de ne pas construire sur des nombreux sites dans la ville mais rien n’est fait pour faire respecter les mesures environnementales contrairement à d’autres pays voisins.
La sécurité, la santé, l’éducation…dans les milieux ruraux qui créent l’exode rural
Jean-Claude Kibala attribue cette explosion démographique par l’insécurité dans plusieurs territoires de la province. « Ils fuient les armes avec les groupes armés et certains sont morts avec les pluies avec les éboulements», rappelle Kibala qui insiste sur la responsabilité de l’Etat à ramener la paix dans toutes les entités.
Le deuxième élément évoqué par Jean-Claude Kibala est l’éducation. Il rappelle que les meilleurs professeurs ne sont plus dans les milieux ruraux avec notamment l’absence de mise à niveau des enseignants. «Devant une telle situation, les parents qui veulent donner un bel avenir à leurs enfants décident de venir en ville »
La question de la Santé est aussi parmi les problèmes évoqués par cet élu du Peuple. Il croit que si des meilleurs hôpitaux, centres de santé sont dans les milieux ruraux, les familles resteront avec leurs enfants et cela réduira la pression sur Bukavu.
«Si on ne résout pas ces trois problèmes, la pression sur l’habitat à Bukavu ne sera pas arrêtée, même si vous chassez les gens», avertit Kibala.
Que faut-il faire encore
Dans l’urgence, Jean-Claude Kibala propose l’extension de la ville de Bukavu mais aussi en créant d’autres pools de développement dans les territoires. Citant l’exemple de Beni, Butembo à part Goma dans la province du Nord-Kivu, cet élu de l’opposition fait remarquer que c’est seulement Bukavu qui est un pool de développement pour la province.
Dans la foulée, il pense à la création des agglomérations le long du Lac Kivu. Des agglomérations urbanisées qui ne dépendraient pas forcement de Bukavu mais qui répondent aux normes.
«Vous avez tous les plateaux au-dessus du lac Kivu qui donnent des beaux paysages, si vous construisez des agglomérations jusque même à Birava. C’est de construire des routes asphaltées et cela va désengorger la ville de Bukavu » explique Kibala Nkold.
Prêt à apporter sa contribution
Sur cette question, Jean-Claude Kibala révèle avoir rencontré l’autorité provinciale.
Il dit lui avoir conseillé de trouver des experts pour réfléchir sur l’extension de la ville et «reprendre les choses en mains ».
Il dit être disposé en tant qu’ingénieur à apporter sa contribution pour parvenir à la solution.
«Il a été réceptif et je lui ai dit que entant qu’ingénieur je peux apporter ma contribution afin de trouver une solution. Des solutions durables.»
Jean-Claude Kibala plaide par ailleurs pour la stabilité des institutions provinciales et s’insurge contre la toute déstabilisation de l’actuel gouverneur pour le remplacer « par des frères, cousins et autres ».
Jean-Luc M.