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    Avril 1998 – Avril 2022, cela fait exactement 24 ans depuis que des centaines de civils ont été massacrés et d’autres enterrés vivants dans des fausses communes à Kikyo, commune de Bulengera, au nord de la ville de Butembo au Nord-Kivu.

    Lors d’une commémoration faite mercredi 20 avril 2022, le Comité des victimes survivantes des massacres de Kikyo a demandé la rebaptisation de l’une des communes de la ville de Butembo [en Kikyo], en mémoire des victimes de ce massacre.

    Léon Katembo Tsongo, président de cette structure, estime que cette rebaptisation serait d’une importance « capitale » pour les survivants, car il permetra d’immortaliser la mémoire des personnes qui ont perdu leurs vies dans cette tuerie.

    «Je demande aux autorités de rebaptiser une commune en mémoire de tous ces morts,» déclare-t-il.

    A l’occasion de ce 24ème anniversaire, un monument sur le quel sera mentionné les noms d’environs 350 victimes de ce massacre, a été érigé eu rond-point Kikyo, par les membres de cette association.

    Ceci, après une messe en mémoire des victimes, qui a été dite à la paroisse Saint-Sacrement de Lyambo. Une marche allant de Lyambo à Kikyo a également été au rendez-vous ce même mercredi.

    Cette association demande par ailleurs l’implication des autorités congolaises, pour rétablir la paix à l’Est du pays, qui selon elle, est devenu un théâtre de la barbarie humaine.

    Contexte

    Le 14 avril 1998, un groupe de miliciens Maï-Maï attaque une position des éléments des Forces armées congolaises de l’AFDL, sur la colline stratégique de Kikyo, située à la sortie sud de Butembo. Prise au dépourvu, l’AFDL perd des dizaines de ses soldats.

    Les Forces armées congolaises décident alors de lancer une opération de ratissage de grande envergure pour traquer ces assaillants Maï-Maï qu’ils croient dissimulés dans les domiciles des habitants.

    L’opération tourne cependant à la catastrophe. Selon l’association des survivants, les Forces armées congolaises se sont mises à tuer les occupants, violaient les femmes ou obligeaient les hommes à violer leurs sœurs ou filles.

    Le Comité des victimes survivantes des massacres de Kikyo dit avoir identifié 192 personnes mortes lors de ces massacres, la section locale de Croix-Rouge, elle, avance un bilan de plus de 250 morts.

    Ces massacres ont affecté plusieurs familles des quartiers périphériques Sud de Butembo. Plus de 20 ans après, les victimes attendent toujours justice. Mais certains acteurs impliqués dans ce massacre, tout comme nombreux autres au Nord-Kivu, sont encore aux affaires.

    Reste à savoir s’ils devront favoriser la recherche de la vérité et la justice sur des crimes dont ils seraient auteurs ou complices.

    Elisha Kindy, depuis Butembo

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