Accès Humanitaire

    L’organisation Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) a échangé ce mercredi 17 août 2022 avec des journalistes et défenseurs de droits humains, sur la réforme de la loi N°96-002 du 22 juin 1996, portant sur la liberté de la presse. Une réforme qui est, selon PPI, un impératif pour la consolidation de l’Etat de droit en RDC.

    Lors de ces assises, différents intervenants ont exposé notamment sur l’environnement professionnel du journalisme en RDC, ainsi que les mécanismes et stratégies de sécurité et de protection des journalistes.

    L’objectif, selon PPI, est d’expliquer aux journalistes et DDH, l’évolution du processus de réforme de la loi de 1996, en ce qui concerne la dépénalisation de délits de presse en RDC, mais également relever le rôle d’une autorégulation efficience.

    Le représentant de la Chargée de programme de la Coopération Suisse, qui a ouvert ces assises, a peint la situation dans laquelle les journalistes et défenseurs de droits humains travaillent actuellement en RDC, et les difficultés auxquelles ils sont confrontés.

    Celui-ci ajoute par ailleurs que le pays est classé à la 125ème place dans le monde, en ce qui concerne la liberté d’expression et de presse.

    De sa part, Me Pascal Mupenda, Chef de Programme chez PPI, a expliqué qu’il était impérieux de réfléchir sur des réformes à apporter à cette loi, qui selon lui, comporte plusieurs lacunes.

    «C’est une loi qui est vétuste, car elle date de plusieurs années et ne se retrouve pas en adéquation avec la réalité du monde journalistique actuel. Plusieurs dispositions du Code pénal, si on les appliquait à la presse présentement, en tout cas ce sont tous les médias qui peuvent être fermés et leur signal coupé. D’autres peuvent même croupir en prison parce qu’on va les imputer de diffamation, des imputations dommageables, offense au chef de l’État et atteinte à la sûreté. Tout cela, on a pensé qu’il était impérieux de réfléchir ensemble sur certaines réformes. Pour que désormais, il y ait diffusion des information en toute indépendance et sans entraves,» explique-t-il.

    Dans son exposé, Me Arnold Nyaluma, Professeur d’universités, a également expliqué que le droit d’informer n’est pas seulement un droit des journalistes, mais aussi celui des consommateurs de l’information.

    «Ce droit permet au journaliste de rechercher, traiter et répandre l’information. Dans une perspective, il arrive que certaines idées puissent choquer l’intérêt des uns et des autres. C’est pour cela que nous pensons que l’une des solutions est d’avoir des mécanismes internes de régulation qui dépendent soit de la corporation soit des organes indépendants comme le CSAC. Nous continuons de dire que la diffusion d’une information ne doit pas être un motif pour aller en prison,» déclare-t-il.

    Il sied de noter que cet atelier organisé à l’hôtel Panorama, a bénéficié de l’appui technique d’Internews, dans le cadre du projet « Liberté d’information et Indépendance des Médias (LIIM), » financé par la Coopération Suisse.

    Abiud Olinde

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