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    Le mouvement Pomba solution est devenu en quelques mois, la terreur des habitants de la ville de Bukavu. S’immisçant dans dossiers familiaux, fonciers et sécuritaires, ces gros bras tabassent, blessent et même tuent en toute impunité quiconque se retrouve sur leur chemin, comme disent des activistes citoyens.

    Le cas le plus récent est celui survenu le 1er janvier à Nyatende, où ils sont partis résoudre un problème foncier, et qui a mal tourné. Deux jeunes « Pomba solution » vont être tués par des habitants après qu’un habitant soit grièvement blessé par eux.

    Cette situation n’est pas sans rappeler le cas survenu dans le quartier Cikonyi à Bagira, où ces mêmes « Pomba solution », en date du 16 octobre 2020, s’étaient introduits dans la maison d’Adrien Ngekama, tabassant et blessant les enfants de celui-ci.

    Pour cause, la victime n’avait pas honoré une promesse faite de payer une dette et les Pomba solution ont été contactés pour résoudre le problème. Ils étaient partis avec 2 machines lap top, trois téléphones et d’autres biens, selon la Société Civile locale.

    Le Maire de la ville ponté du doigt

    Interrogé par la Radio Maendeleo sur son soutien à ce mouvement, le Maire de la ville Bilubi Meschak nie toute implication. « Nous avons signé un contrat avec le mouvement Pomba solution, pour évacuer les déchets dans le quartier Panzi. Et c’est ça la seule relation que nous entretenons avec eux », dit-il.

    Il faut cependant dire que lors de l’évacuation des habitants dans les maisons de la Mairie se trouvant au cercle hippique, le Maire de la ville avait fait recours à ces Pomba solution.

    Egalement, lors de l’affrontement survenu entre les jeunes de l’Essence et ces gros bras, le Maire de Bukavu a été cité comme celui qui instrumentalise ces derniers. Pour un acteur de la société civile, la Mairie était intervenue pour prendre en charge le jeune blessé. Un document dans ce sens circule sur les réseaux sociaux.

    Les Pomba solution étaient encore visibles au côté du Gouverneur de la province, lors de la démolition des maisons construites dans les cimetières de camp Saïo.

    Cette proximité entre les autorités de la province et ce mouvement pousse certains acteurs de la Société Civile à qualifier les Pomba solution d’une « milice au service des autorités ». Il faut dire qu’au nombre des bévues commis par ce mouvement, aucune n’autorité ne s’est levée pour les condamner.

    Et aux habitants terrorisés, de se demander si ce mouvement est au-dessus de la police, de la justice et des services de sécurité.

    Richard Kaponirwe

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