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    La journaliste Esther Kanga arrêtée « brutalement » ce vendredi 27 mai 2022 à son lieu de travail à Bukavu, a été libérée après près d’une heure de détention au cachot du Parquet de Bukavu, en province du Sud-Kivu.

    Selon l’Association des Femmes des Médias (AFEM), celle-ci a été « menacée, tabassée et humiliée » par un groupe de personnes venues l’arrêter sans motif valable.

    Peu après son arrestation, plusieurs journalistes de Bukavu se sont mobilisés et sont arrivés au Parquet pour exiger la libération « sans condition » de leur consœur.

    «Elle vient d’être libérée. Mais les raisons qui ont conduit à son arrestation demeurent floues. On nous parle de -coups et blessure volontaire simples-. C’est vague, et ça n’explique pas pourquoi elle a été brutalisée et tabassée lors de son arrestation,» déclare un journaliste sur place.

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    L’ONGDH Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) a également dénoncé l’arrestation « violente » de cette Directrice de la Radio Jambo Fm. Dans une déclaration, PPI a aussi exigé sa libération.

    «PPI apprend avec regret l’arrestation brutale de la journaliste Esther Kanga à son bureau de travail par plus de cinq militaires et embarquée à bord de leur jeep jusqu’au cachot du parquet à Labotte. Les faits viennent de se passer ce vendredi 27 mai 2022 vers 9h45 à Bukavu, province du Sud Kivu en République Démocratique du Congo. Contactés par PPI, tous ses collègues de service et la journaliste Esther Kanga elle même disent ne rien savoir jusqu’à présent quant au motif de son arrestation. Par ailleurs, ils disent ne rien comprendre de ce qui pourrait expliquer son arrestation avec une violence grave et surtout par des militaires bien armés à son bureau de travail. Voulant en savoir plus, PPI a joint immédiatement madame le Procureur Général près la cour d’appel du Sud Kivu, mais elle dit aussi n’est pas être au courant de son arrestation,» a indiqué PPI.

    Et d’ajouter : «Au regard de cette situation inédite, Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) condamne tout d’abord l’arrestation violente par des militaires d’une femme journaliste dont sa fuite n’est pas à craindre, et surtout à son bureau et sans lui avoir dit au préalable le motif de son arrestation».

    Signalons que dans la province du Sud-Kivu, tout comme dans le reste de la RDC, les violations des droits des journalistes sont de plus en plus récurrentes. Entre novembre 2021 et mai 2022, l’ONG Journaliste En Danger (JED) dit avoir déjà enregistré 75 cas de violations de la liberté de la presse, dont 19 arrestations des journalistes et 11 fermetures des médias.

    Le 3 mai dernier, PPI a dénoncé l’impunité qui règne autour de ces violations. Cette structure affirme que sur 18 cas des violations de la liberté de la presse enregistrés depuis le début de l’année, 99% demeurent jusqu’ici impunies.

    Au Sud-Kivu, 5 violations avaient déjà été notifiées entre janvier et avril 2022, incluant un meurtre, deux arrestations, une menace de mort, et une attaque armée, tous contre des journalistes.

    Bertin Bulonza et Abiud Olinde

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