Des vendeurs des souliers au marché de Kadutu en Sit-in à la mairie de Bukavu. Ph. Droit Laprunellerdc.info
Les femmes vendeuses des souliers usagers au marché central de Bukavu accusent le maire de la ville d’avoir spolié la partie du marché réservée à la vente des souliers. Ce mardi 19 février 2019, elles ont fait un sit-in devant l’entrée de la mairie et y étalent leurs marchandises afin d’exiger au maire de les remettre dans leurs droits.
Sous un soleil accablant, des vendeuses des souliers au marché de Kadutu s’étalent en train de vendre devant l’immeuble logeant l’office de la ville. Elles occupent les abords de la mairie en signe de protestation à la décision qu’a prise le maire de la ville de Bukavu. Elles disent ne pas comprendre ce qui aurait motivé le maire à vendre cette partie qui pourtant a toujours fait partie intégrante du grand marché de Kadutu.
Message de révendication des vendeuses des souliers au maire de la ville de Bukavu. Ph. Droit laprunellerdc.info
«Sisi wachuruzi wa viato, tunaomba kwa maire aturudishie nafasi yetu [entendez, nous vendeuses des souliers, demandons au maire de nous restituer notre place] », est le message que portaient par écrit les femmes vendeuses des souliers.
Pour elles, cette place leur revient de droit, et fait absolument partie intégrante du marché central. Elle refusent de laisser leur propriété céder à un autre propriétaire alors qu’elles en ont toujours été titulaires. Certaines d’entre elles disent exercer sur ce site depuis plus de 40 ans.
Pour la mairie, cette accusation n’est que résultante d’une mise en scène concoctée par les détracteurs du maire de la ville afin de monter les vendeurs contre le maire Mechack Bilubi. Selon la cellule de communication de la mairie, il s’agit plutôt d’une mesure d’évacuation des étalagés établis dans l’emprise de la route qui longe le marché.
Par ailleurs, la mairie apaise les vendeurs et les met en garde contre les tireurs de ficelles qui cherchent à les manipuler contre le maire de la ville. La mairie précise avoir déjà initié un projet de la mise en place d’un hangar, dans le nouveau bâtiment en construction, où tous ces marchands devront exercer.
Il sied de signaler que cette situation de heurt au sujet du marché des souliers au grand marché de Kadutu n’est pas à sa première résurgence. La mairie a toujours adressé un message d’apaisement aux vendeurs, mais ceux-ci n’y croient toujours pas et croient fermement que la concession réservée à leur activité a été cédée à un acquéreur particulier.
John Achiza