La Caritas Développement Bukavu organise une table ronde depuis ce 11 septembre à Bukavu; dans le cadre d’un projet de Prévention et protection contre les actes de torture; et autres peines ou traitements cruels inhumains et dégradants.
Selon cette organisation, la torture et autres actes inhumains est une réalité au Sud-Kivu; comme l’ont reconnu des participants lors de ses formations des autorités locales et force de sécurité sur le cadre légal interdisant la torture.
Les circonstances de leur commission, s’inscrivent aussi bien dans les conditions de détention en milieux carcéraux; que dans un contexte d’ignorance du cadre légal criminalisant la torture et ses implications.
Les facteurs les plus favorisants des actes de torture au Sud-Kivu se situent dans les conditions de détention qui ne respectent pas les garanties légales; la volonté manifeste d’infliger la souffrance aux fins d’exercer une sorte d’intimidation et de pression pour obtenir des aveux; dans un contexte caractérisé par l’activisme des groupes armés; et plusieurs autres causes.
«Ces actes de torture sont commis soit par ignorance soit par volonté; soit encore par complaisance de la part des agents publics de l’Etat.»
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En partenariat avec la Caritas Espagne et grâce au financement de l’Union européenne; cette table ronde réuni 40 personnalités représentant les institutions publiques, telle que le Gouvernorat de Province; l’Assemblée provinciale, le gouvernement provincial, les divisions de droits humains; de justice et de santé, les forces de sécurité et les organisations de la Société Civile.
La Caritas compte rappeler aux participants la définition de la torture et autres peines ou traitement cruels; inhumains ou dégradants selon les instruments juridiques les réprimant, ses différents éléments constitutifs; et les voies de recours pour les victimes.
Elle compte également identifier les facteurs favorisant la torture, les groupes les plus exposés, les lieux favoris; et les facteurs qui ne favorisent pas un accès efficace et effectif des victimes à une assistance holistique.
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L’état de lieu de principales recommandations du Comité contre la torture et de l’EPU, est également au menu de ces assises; à l’issue desquelles la Caritas veut obtenir des engagements individuels des participants; pour mettre en œuvre des mécanismes solides visant à prévenir et à protéger contre les actes de torture.
«Au cours de cette table ronde, des échanges interactifs seront privilégiés pour identifier les facteurs qui ne favorisent pas l’application effective de la loi criminalisant la torture en RDC et les facteurs à la base du frein dans l’accès aux services de prise en charge par les victimes. En outre, les conditions carcérales comme facteurs favorisant la torture et les autres traitements inhumains; seront abordées pour permettre aux participants de formuler des recommandations concrètes, visant l’amélioration des conditions carcérales.» dit Caritas.
A l’issu de ce forum, il est attendu que les participants s’engagent à œuvrer efficacement pour favoriser l’application effective de la loi criminalisant la torture en RDC; ainsi que l’accès des victimes à une prise en charge holistique et la diffusion du principe de l’interdiction absolue de la torture; comme un des piliers clé dans les actions de prévention et de protection contre les actes de torture.
Notons que ces assises qui sont organisées sous le thème «Le principe de l’interdiction absolue de la torture ne doit souffrir d’aucune exception; les autorités doivent prendre de mesures nécessaires pour garantir aux victimes; un accès effectif aux services de prise en charge appropriée,» seront clôturées ce 12 septembre 2020.
Museza Cikuru