Le maire de la ville de Bukavu n’a eu aucun rapport relatif au sit-in, qu’ont organisé des femmes vendeurs des souliers usagers à la mairie, étant donné que la manifestation n’avait pas été préalablement annoncée pour que l’autorité urbaine mette en place un dispositif sécuritaire conséquent.
Au cours d’un entretien qu’il a tenu ce mercredi 6 mars 2019 avec la presse, le maire de la ville de Bukavu a fustigé la façon de faire des certains manifestants qui enfreignent les dispositions constitutionnelles en matière de manifestation pacifique. Il s’agit notamment des vendeuses des souliers usagers au marché de Kadutu qui, en date du 28 février 2019 ont investi la chaussée et les abords de la mairie, revendiquant la restitution de l’espace où elles ont toujours exercé.
« Nous avons été pris au dépourvu puisqu’on a été surpris par le sit-in qui n’a pas été annoncé et qui semblait persister malgré nos efforts de négociation de solliciter le dialogue », a fait savoir Meschack Bilubi.
De ce fait, le maire de Bukavu s’indigne de cet abus que font ses administrés, des libertés constitutionnellement garanties. Il souligne également la « politisation de la communauté »
« Nous cherchons à tout politiser, et cela a des conséquences », s’exclamé le maire de Bukavu.
Le maire de la ville, ayant été surpris par la tenue de cette action qui aura duré plus de 24 heures, n’a pris aucune disposition tardive soit-elle pour pallier à tout éventualité de dérapage. Etant donné que le maire n’a à sa disposition aucune donnée y relative, aucune mesure ne sera entreprise à l’égard de tous ceux qui ont commis des abus lors dudit sit-in.
Au contraire, le maire de la ville Meschack Bilubi rabat sur la tête des organisateurs du sit-in, la responsabilité de toutes ses conséquences néfastes en ayant découlé. La société civile avait répertorié plus de 10 blessés lors dudit Sit-in, ce qui ne donne aucun coup de froid au maire de la ville.
« Lorsque vous organisez votre marche, et qu’il y a des conséquences, vous devez vous assumer. [Les victimes] nous ne les savons pas puisque on ne nous a pas informés. Dans une manifestation comme ça, on y envoie des agents de renseignement, on y envoie la police, c’est pour encadrer mais aussi collecter les éléments afin de pouvoir nous faire rapport. Ce n’est pas au maire de se mettre derrière une manifestation, commencer à tout suivre pour faire le rapport », a rétorqué d’un ton ferme monsieur Bilubi.
Par ailleurs, le maire invite d’autres potentiels manifestants à exploiter les textes légaux intégralement, et à ne pas se focaliser sur des articles qui leur sont favorables.
La liberté d’expression est un droit inaliénable à tout citoyen congolais. Cependant, il est également préalablement demandé à quiconque veut entreprendre une manifestation de l’annoncer à la municipalité dans un délai raisonnable afin que l’action soit encadrée et que les manifestants soient protégés.
John Achiza