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    Le Tribunal de Paix de Bukavu vient d’acquitter, la soirée de ce vendredi 6 janvier, trois jeunes qui étaient poursuivis dans le cadre d’une procédure de flagrance, pour l’infraction d’outrage à Théo Ngwabidje, Gouverneur de province du Sud-Kivu, qui a été déchu depuis le 24 novembre dernier par l’Assemblée provinciale.

    Ces jeunes ont été arrêtés mercredi dernier, lors de la célébration de la journée des martyrs de l’indépendance, pour avoir brandi des calicots sur lesquels ils demandaient au Gouverneur déchu de présenter sa démission.

    Lors de l’audience de ce vendredi, les différentes parties au procès ont présenté leurs moyens. Dans sa plaidoirie, la défense a remis en cause la qualité de Gouverneur de Théo Ngwabidje. Celle-ci estime que depuis le vote de la motion de censure par l’Assemblée provinciale, Théo Ngwabidje Kasi n’a plus qualité et mandat de Gouverneur de province.

    En ce qui concerne l’infraction de l’outrage à la personne de Théo Ngwabidje, la défense a estimé que les mots sur les calicots ne constituent en rien un outrage. Considérant que le dossier est également vide de preuves, elle a ainsi demandé au Tribunal d’acquitter les prévenus.

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    Cependant, le Ministère public qui a estimé que l’infraction est établie, a demandé que les 3 prévenus soient condamnés à 9 mois et à une amende de 200.000 FC chacun. La partie civile a également soutenu la demande du ministère public, plaidant tout de même pour une amende de 100.000 dollars américains pour chaque prévenu.

    Mais le Tribunal qui a estimé que les éléments de preuve pour l’infraction d’outrage ne sont pas réunis, a tout simplement acquitté les 3 prévenus, ordonnant séance tenante leur libération.

    Pour rappel, plusieurs défenseurs des droits humains et acteurs de la Société Civile du Sud-Kivu étaient déjà montés au créneau, dès l’annonce de l’arrestation de ces jeunes. Ces derniers ont crié au scandale, dénonçant le fait qu’au Sud-Kivu, tout acteur qui critique la gouvernance actuelle est désormais inquiété, voire arrêté par les services de sécurité.

    Jean Luc M.

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