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    La journée Internationale pour la dépénalisation de l’avortement, c’est chaque 28 septembre de l’année. Au Sud-Kivu, Youth Sprint, un mouvement des jeunes qui militent pour la promotion de la santé sexuelle et reproductive, en a profité pour lancer sa campagne dénommée « Parlons avortement ».

    Le lancement de cette campagne au Sud-Kivu a eu lieu au cours d’une conférence d’échanges, organisée par ce mouvement à l’intention de plusieurs centaines de jeunes étudiants et étudiantes, venus de plusieurs universités de la ville de Bukavu.

    Christelle Feza de l’organisation Solidarité des Femmes pour le Développement Intégral, et représentante du mouvement Youth Sprint au Sud-Kivu, a expliqué  aux participants que cette campagne vise à réduire le taux d’avortements clandestins, qui mettent en danger la vie des femmes et filles qui font recours à cette pratique, et qui malheureusement contribuent à la montée des cas de mortalité maternelle.

    «Nous avons réunis les jeunes pour la campagne en ligne « Parlons avortement », à l’occasion de la journée internationale de la dépénalisation de l’avortement. On veut être avec les jeunes, surtout ceux de la ville de Bukavu pour leur parler de la question de l’avortement sécurisé. Nous avons voulu faire cette campagne pour donner la bonne information et faire en sorte que la femme dispose pleinement de son corps. Nous voulons également promouvoir le protocole de Maputo, qui consacre le droit pour toutes les femmes à la sécurité d’une bonne santé sexuelle et reproductive et sensibiliser les jeunes filles et garçons sur la réduction du taux de mortalité maternelle due aux avortements clandestins,» a soutenu la représentante de Youth Sprint au Sud-Kivu.

    Christelle Feza a insisté sur le fait que cette campagne ne vise pas à encourager les femmes et filles à faire l’avortement, mais plutôt à donner à ces dernières des bonnes informations sur l’avortement sécurisé auquel elles peuvent recourir en cas de besoin.

    Elle justifie cette initiative par le fait que plusieurs cas d’avortements clandestins sont rapportés dans la communauté, et pour la plupart de ces cas, les auteures arrivent dans des structures sanitaires quand leur état est déjà préoccupant, suite aux mauvaises pratiques de provocation de la grossesse.

    « Nous voulons à ce que les jeunes accèdent à la bonne information sur l’avortement sécurisé. Leur dire quand et comment accéder aux services de soins d’avortement. Ici on ne vient pas autoriser les jeunes à pratiquer l’avortement mais nous voulons leur dire la vraie information sur l’avortement sécurisé et permettre qu’ils évitent les avortements clandestins. Il y a aujourd’hui des études qui prouvent que dans le monde entier on a des interruptions volontaires des grossesses qui se font chaque année. Et parmi ces cas, il y a au moins 22 000 000 sécurisés et 20 000 000 non sécurisés, c’est à dire qui sont clandestins. Alors avec ces résultats nous nous sommes dits, essayons de parler sur cette épineuse question avec les jeunes en apportant une lumière sur ce qu’est réellement un avortement sécurisé,» a expliqué Christelle Feza.

    Il faut dire que la campagne en ligne « Parlons avortement » permettra aux jeunes filles et garçons, mais également aux femmes de partager les connaissances sur l’avortement sécurisé et médicalisé. Elle bénéficie de l’appui de IPAS.

    Durant cette campagne, les principaux messages sont « Dépénaliser l’avortement renforce l’égalité et autonomise les femmes et filles ,» « Donner aux femmes et filles les moyens de décider de leur propre avenir en leur garantissant l’accès à une information sûre et fiable et aux services de santé, » « Promouvoir et soutenir l’accès à l’information sur la santé sexuelle y compris l’avortement sécurisé en accord avec le protocole de Maputo, » ou encore « L’accès à l’information sur la santé sexuelle et reproductive est un droit pour chaque femme ». Des messages et autres, qui seront publiés sur différentes plateformes des réseaux sociaux, pour permettre aux intéressés d’interagir à distance sur l’avortement sécurisé et médicalisé.

    Bertin Bulonza

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