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    Des maires des villes et administrateurs des territoires de certains coins des provinces du Nord et Sud-Kivu s’engagent à travailler avec les membres de la communauté protectrice pour mettre fin aux violences sexuelles et celles basées sur le genre.

    Engagement pris au cours d’une conférence organisée ce vendredi 9 avril 2021 dans le cadre du projet « communes sans viol » piloté par Médecins du Monde Belgique.

    La conférence avait pour thème : « le modèle de la communauté protectrice comme une réponse communautaire dans la lutte contre les violences sexuelles ».

    Dans ces assises, il a été prouvé que grâce au projet « Communes sans viol » qui a commencé depuis deux ans dans les trois communes de la ville de Bukavu, les cas d’arrangement à l’amiable en cas de viol ont sensiblement baissé.

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    « Depuis que le projet « Communes sans viol » a implanté des points focaux dans différents coins de la ville de Bukavu, le tabou autour de la question de viol a été brisé. Après la sensibilisation de la communauté, les cadres de base et les agents de la police qui favorisaient le plus l’arrangement à l’amiable ont compris que ça ne doit plus se passer de la sorte. Depuis lors, chez nous à Panzi, tout cas de viol est transféré à la justice », constate Papy Fikiri, point focal de la Communauté Protectrice de Panzi.

    Tatiana Mukanire, présidente du mouvement des survivantes de viol indique que les cas de viol que connaissent les communautés résultent des conflits et les situations difficiles dans lesquels vivent ces communautés. C’est pourquoi pour éradiquer le viol dans certains coins, il faut l’implication de toute la communauté.

    Benoît Albert, Chercheur et consultant dans le projet « Communes sans viol » à Médecins du Monde, pense quant à lui que pour éradiquer ce fléau, il faut que les autorités s’impliquent activement dans la lutte et qu’elles mettent fin à l’impunité.

    « Il faut que les autorités administratives, policières et les leaders de la société civile se mettent ensemble pour sensibiliser la population sur les conséquences des arrangements à l’amiable et dénoncer tout cas de viol. Il faut que ça passe à la justice et surtout dire trois fois NON aux violences sexuelles faites aux mineures, qui sont encore plus graves. Et dans ce cadre-là, les communautés protectrices font de la sensibilisation et de la prévention…il doit y avoir un dialoguer permanent entre les autorités et les membres de la communauté pour changer les choses », conseille Benoît Albert.

    Pour le maire de Bukavu, cet acte d’engagement qu’ils ont signé va leur permettre de mettre des mécanismes en place pour lutter contre les violences sexuelles.

    Une photo de famille des participants

    « A Bukavu en 2019, ces structures existaient déjà et elles ont produit beaucoup de fruits. C’est pourquoi Médecins du Monde a voulu étendre ce processus à travers les autres mairies et territoires pour que nous puissions nous doter d’autres instruments capables de donner des réponses précises à cette question de violence sexuelle. Cet instrument nous permettra de réduire tant soit peu l’impunité qui a élu domicile dans notre province du Sud-Kivu. Cette coalition va tout faire pour mettre hors d’état de nuire tout projet malsain tendant à favoriser les violences sexuelles », rassure Darius Sumuni, le maire intérimaire de Bukavu.

    Les organisateurs de cette conférence ont remercié tous les participants pour leur détermination à mettre fin aux violences sexuelles et à vivre dans une communauté sans viol.

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    Ces assises ont eu lieu dans la salle des conférences de l’Institut Français de Bukavu. Elles ont connu la participation des maires des villes de Goma, Bukavu, Uvira et des administrateurs des territoires d’Uvira, Kabare et Idjwi.

    Jean-Luc M.

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