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    Ils sont 20 journalistes de la ville de Bukavu, qui viennent de s’engager ce mercredi 16 septembre 2020; à vulgariser l’article 14 du Protocole de Maputo, relatif aux droits reproductifs des femmes. C’était à l’issue d’une formation organisée par la Coalition 14; en partenariat avec Pathfinder International, en matière de droit à la santé sexuelle et reproductive.

    A l’issue de cette session de 3 jours entamée depuis lundi, ces professionnels des médias de Bukavu ont dit avoir été suffisamment outillés sur les stratégies de communication en matière de santé sexuelle et reproductive; le contexte légal congolais en cette matière, mais aussi l’état de lieu des soins complets d’avortement et de contraception.

    Dans leurs différentes interventions, les organisateurs de cet atelier sont revenus sur le fait que la loi congolaise demeure contraignante en ce qui concerne l’avortement; alors que le Protocole de Maputo, ratifié en 2006 et publié au Journal Officiel en 2018; indique que les états s’engagent à protéger les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l’avortement médicalisé; en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus.

    «L’Article 215 de la Constitution de la RDC dispose que les traités et accords internationaux régulièrement conclus ont; dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois… Le Président de la Cour Constitutionnelle,  Président du Conseil Supérieure de la Magistrature; a pris une circulaire demandant aux chefs des juridictions et offices des parquets de procéder à l’application immédiate de  l’article 14 du Protocole de Maputo; et ce, sans attendre la révision du Code Pénal congolais… Notre souci est que toutes ces femmes, même des fins fonds des villages, comprennent qu’elles ont droit d’accéder à un avortement médical sans risque; si elles se retrouvent dans ces conditions. L’état congolais aussi doit former et informer les prestataires de santé; pour qu’ils puissent respecter ces droits inhérents à toutes les femmes de la RDC.» dit Huguette Kasongo, Coordonnatrice technique de Pathfinder.

    Lire aussi Bukavu: la Coalition 14 et Pathfinder forment des journalistes sur la vulgarisation du Protocole de Maputo

    Le protocole de Maputo garantit également aux femmes, le droit de décider de leur maternité, du nombre d’enfants et de l’espacement des naissances; et le libre choix des méthodes de contraception.

    «L’accès à la contraception reste faible, alors que la sexualité demeure d’une part un des besoins physiologiques; et d’autre part une contrainte (viols, agression sexuelle, inceste, etc.) Les risques d’avortement nous guettent en permanence. Il y a beaucoup plus d’avortements non sécurisés, et autres problèmes de santé publique, avec tous les risques que ces derniers comportent. La mise en œuvre de l’article 14 du protocole de Maputo peut permettre à ce que les vies de toutes ces femmes qui avortent clandestinement soient sauvées; si elles sont dans les critères.» estime Béatrice Nday wa Mbayo, Project Manager chez Pathfinder.

    Après la formation, Sylvie Nabintu, journaliste chez Radio Maendeleo, a promis que les journalistes bénéficiaires; vont maintenant intensifier leur sensibilisation sur cette thématique, dans leurs différents médias.

    «Après la formation, je m’engage à vulgariser l’article 14 du protocole de Maputo, pour que toute la population puisse comprendre c’est quoi le contenu. Beaucoup pensent que ce protocole permet les avortements de n’importe comment. Non, il y a certaines circonstances bien précises. C’est à nous menant de répercuter les notions apprises ici dans nos journaux, émissions et reportages.» dit-elle.

    Museza Cikuru

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