Accès Humanitaire

    Des assistants, Chefs de Travaux et Professeurs de l’Université Officielle de Bukavu (UOB) ont échangé avec le Professeur belge Raphael Van Steenberghe ce jeudi 2 juin 2022, sur le Droit international humanitaire (DIH) lors de l’invasion russe en Ukraine.

    C’était lors d’une conférence scientifique organisée au sein de cette institution publique, sous le thème « l’invasion en Ukraine ».

    Les enseignants de l’UOB disent avoir voulu profiter de l’expertise de ce Professeur belge, et de son expérience de juriste internationaliste, sur la différence entre les termes « Jus ad Bellum », ou Droit de faire la guerre, ainsi que le « Jus in bello », ou Droit international humanitaire, qui est l’ensemble des normes qui définissent la manière dont les hostilités doivent être conduites.  

    Pierrot Cambu, Professeur en droit international et doyen de la faculté de Droit à l’UOB, explique que les Assistants, Chefs de travaux et Professeurs du corps académique, scientifique, ainsi que ceux de la faculté de droit, des relations internationales et des sciences politiques ont été choisis au regard du thème de cette conférence qui était « purement académique et scientifique ».

    Lire aussi Guerre en Ukraine: «le monde n’accorde pas la même attention aux vies noires et blanches» (DG OMS)

    De sa part, Raphael Van Steenberghe, Professeur à l’Université Catholique de Louvain en Belgique et orateur du jour, a estimé que la Russie a attaqué l’Ukraine en violation du Droit international humanitaire.

    «Il y a eu une invasion de l’Ukraine par la Russie. Et selon toute vraisemblable, selon le droit international, la Russie a finalement agressé l’Ukraine en violation du droit international. Et cela crée donc un conflit international avec une obligation pas seulement de la Russie, mais également de l’Ukraine, de respecter les règles fondamentales de la protection de personnes en temps de conflits armés, c’est ce qu’on appelle droit international humanitaire ou droit de conflits armés, et également une protection de droits de l’homme devrait également s’appliquer au moins en partie dans le cadre de ce conflit. Donc, il y a les droits qui règlementent ses hostilités, il y a également les mécanismes d’établissement de responsabilité qui sont saisies. Sur le continent européen, on pense à la cour européenne de droits de l’homme, mais également des organes internationaux comme la cour internationale de justice mais également la cour pénale internationale. Ses mécanismes sont importants pour la protection de personnes,» fait savoir ce professeur.

    En ce qui concerne un probable parallélisme entre le conflit qui se vit en Ukraine et celui de la RDC et le Rwanda, il a estimé que la question était plus délicate. Car selon lui, cela doit être examiné avec la plus grande prudence.

    «C’est plus délicat, parce que c’est vrai dans le cadre de l’Ukraine, on a l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie. S’agissant de relations entre la RDC et le Rwanda, il y a des altercations et il y a également de reproches, des accusations qui sont lancées de part et d’autre, et tout cela doit être examiné avec la plus grande prudence. Vérifier exactement, quels sont les faits et alors là, on peut prendre position. Heureusement que nous sommes dans une situation où on peut éviter ces hostilités, éviter de causer d’énormes pertes en vies humaines,» rassure-t-il.

    Les participants à cette conférence ont exprimé leur satisfaction à l’issue de l’exposé du jour. Ils ému le vœu de voir une collaboration plus approfondie entre l’Université Catholique de Louvain et l’UOB, dans le cadre des recherches scientifiques et du DIH.

    Abiud Olinde

    Share.

    Leave A Reply

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.