Lancée le mercredi, la première phase de la campagne de lutte contre le décrochage scolaire des jeunes filles dans la ville de Bukavu a été clôturée ce samedi 25 mai 2019 et n’aura duré que 4 jours.
Pendant ces quatre jours, des filles des différentes écoles de la ville de Bukavu et particulièrement celles du quartier Panzi ont été sensibilisées à ne pas abandonner les études et à revenir l’année prochaine afin de poursuivre leur cursus car, selon Judith Bashimbe, facilitatrice à la séance de clôture qui s’est tenue à l’Institut Tujikaze de Panzi, les études jouent un rôle très important dans la construction des projets de ses rêves.
«Les parents et d’autres acteurs de la société devraient arrêter de discriminer les filles. Elles ont les mêmes capacités que les garçons et peuvent acquérir les mêmes compétences qu’eux, c’est pourquoi il faut qu’on leur accorde les mêmes chances pour s’épanouir. Nous sommes au 21ème siècle et, en plus, dans une société moderne, industrielle, où l’on ne vit plus nécessairement au dépend de l’autre, la femme doit apprendre à être autonome et cela n’est possible que si on lui accorde la chance d’étudier, de développer ses talents » dit-elle.
A la question de savoir pourquoi elle n’a duré que peu de temps, les organisatrices soulignent qu’il y a eu plusieurs contraintes parmi lesquelles le temps ainsi que les moyens.
Judith Nyoya, la Coordonnatrice de la campagne révèle que plusieurs écoles ne pouvaient pas les recevoir pour la suite de la sensibilisation étant donné qu’elles ont déjà débuté les examens de fin d’année scolaire. « Mais, nous avons parlé à des centaines de filles dans plusieurs écoles. Ces filles se sont engagées à se battre à tous les niveaux pour revenir l’année prochaine, se félicite-t-elle. »
«Notre souci est d’arriver jusque dans les milieux les plus reculés pour passer notre message que ce soit dans des écoles comme dans des familles, des églises, et partout ailleurs. Cela est possible car la deuxième phase de cette campagne est prévue avant la rentrée scolaire prochaine. Nous voulons nous rassurer que les gens prennent conscience de l’importance de notre message. Nous invitons également des personnes de bonne volonté à nous accompagner car, Cocorico seul ne pourra pas y arriver. Il s’agit des anciennes mentalités à déconstruire et des nouvelles à construire. Ces élèves filles ont déploré plusieurs obstacles qui font que la jeune fille ne prenne pas goût aux études et parmi lesquelles l’absence des activités d’épanouissement spirituel dans leurs écoles et leur entité. C’est vraiment déplorable que dans une entité (ndlr= quartier Panzi) qui compte plus de 200.000 habitants il n’y ait aucun espace public de documentation pour la jeunesse. C’est déjà un danger pour la ville », poursuit la Coordonnatrice de la campagne.
Les «Mama Leader’s » promettent ainsi, de mener des plaidoyers pour avoir des livres et créer un cadre de documentation. Elles lancent un appel à toutes les personnes de bonne volonté de rendre possible ce rêve pour accompagner la jeune femme et les jeunes de Panzi en général.
Les organisatrices de la campagne disent enregistrer des retombées positives car, des filles arrivent massivement au centre de Cocorico asbl de Panzi dans la ville de Bukavu pour être intégrées dans les activités des jeunes talents et de mentorat.
Cocorico en campagne contre le décrochage scolaire de la jeune fille.
Rappelons que Cocorico asbl, organisatrice de la campagne à travers les Mama Leader’s (femmes leaders), son département des jeunes filles, encadre les jeunes talents dans la culture, les arts, l’artisanat, le mentorat, l’entrepreneuriat, les langues, et beaucoup d’autres activités développées au sein des clubs. Elle dispose d’une salle d’incubation et est ainsi, l’un de rares centres d’encadrement des jeunes qui œuvrent à Panzi.
Honneur-David Safari
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