Les personnes qui s’en prennent aux femmes qui portent des pantalons ou mini-jupes dans la ville de Bukavu seront sévèrement sanctionnées par l’autorité urbaine si elles ne cessent pas avec cette pratique qui porte atteinte à la dignité de la femme. Tel a été annoncé par le maire de la ville de Bukavu Meschack Bilubi lors d‘une conférence de presse qu’il a tenue ce mercredi 6 mars 2019, au terme d’une réunion du conseil urbain de sécurité.
La mesure interdisant le port des pantalons et des mini-jupes aux femmes est irréelle et dépourvue de tout fondement, a dû préciser le maire de la ville. Aucune instruction de ce genre n’a été donnée par la haute hiérarchie du pays.
« Il n’y a aucune instruction qui demande à la population de déshabiller les femmes qui portent des pantalons et des mini-jupes », a éclairci le maire Bilubi.
Le maire de la ville met par ailleurs en garde toute personne qui se rendra encore coupable de cette pratique. Tout récalcitrant sera déféré à la justice et subir la rigueur de la loi.
« Tous ceux qui vont se donner à cette pratique seront sévèrement chatouillés, sévèrement punis par la loi et par des éléments de sécurité. »
L’autorité urbaine compte sur l’appropriation de cette masure par la population de sa juridiction. Le maire de la ville demande donc à tout habitant de Bukavu de Bukavu « qui aura une information sur des telles pratiques d’alerter immédiatement la police pour que des tels actes soient sanctionnés sévèrement ».
La cacophonie a été entretenue pendant plus d’une semaine autour de cette pratique assimilable à de l’attentat à la pudeur à l’égard des femmes en tenue non-supportée par certains citoyens. Ces femmes sont tabassées, et même déshabillées, par des jeunes gens qui préconisent appliquer une mesure émanant de la présidence de la République.
Cette forme de violation de droits de femmes était abusivement faite par des personnes n’ayant aucune prérogative de faire appliquer une mesure découlant de l’autorité étatique. Elle crée pourtant une insécurité sociale sans précédent. Certaines citoyennes ont du mal à se déplacer librement dans la ville, car ne sachant pas comment sera appréciée leur tenue.
Attribuée à l’épouse du président Felix Tshisekedi, cette mesure s’est avérée mensongère car depuis l’accession de son mari à la magistrature suprême, madame Denise Nakeru ne s’est jamais prononcée sur un quelconque sujet d’ampleur étatique, moins encore celui relatif à la tenue vestimentaire à imposer à des citoyennes et citoyens libres.
En effet, aucune disposition légale ne donne à la femme du président de la République le pouvoir de s’immiscer des questions liées à la gestion de l’Etat.
John Achiza