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    Des étudiantes de certaines institutions supérieures et universités de la ville de Bukavu, qui se plaignent d’être victimes d’harcèlement sexuel par leurs enseignants; appellent les autorités académiques à s’assurer permanemment du respect de l’éthique dans leurs établissements.

    En réaction au licenciement le 22 août dernier d’un Chef de travaux de l’Université Officielle de Bukavu pour harcèlement sexuel; plusieurs étudiantes estiment que ce cas n’est pas isolé.

    Une étudiante de l’ISDR/Bukavu interrogée ce mardi par Laprunellerdc.info, estime que les enseignants suivent surtout des étudiantes qui ne se donnent pas trop aux études.

    L’enseignant de l’UOB a également été accusé d’avoir provoqué la fuite de quelques étudiants de cette faculté vers d’autres établissements.

    «Des chefs des travaux, des assistants, des professeurs font le harcèlement sexuel comme chantage. Certains menacent les étudiantes de les faire échouer lorsqu’elles refusent de coopérer.» dit Andema Ambika.

    Le harcèlement sexuel ainsi que les violences sexuelles sont un vrai problème en RDC. Cette situation a de graves conséquences psychologiques et physiques chez les victimes qui souvent connaissent les auteurs. Ces agressions ont lieu dans tous les espaces de vie comme en famille, à l’école, en couple, dans le milieu du travail et même dans les espaces publics.

    C’est le cas de Laura Baseme de l’Université Catholique de Bukavu, qui affirme la présence de ces harcèlements dans son institution. Elle dit avoir une amie qui a été victime de ça, et qui a ensuite échoué après avoir refusé de céder.

    «Au fait, les harcèlements sont plusieurs fois signalés dans différentes institutions, et dans la nôtre aussi. Il y a quelques enseignants qui font des choses pareils; et j’ai une amie qui a été victime de ça. Un professeur voulait coucher avec elle pour la faire monter de classe, mais la fille avait refusé; et elle avait même échouée dans cette promotion.» nous dit-elle.

    Furaha Namwira, étudiante de l’ISP, demande aux autorités académiques de s’impliquer. Selon elle, les autorités devraient tout le temps se rassurer si leurs enseignants respectent l’éthique; et non seulement se baser sur leurs capacités intellectuelles.

    «Les camarades ne devraient pas céder aux tentations de ces enseignants, et avoir toujours la confiance et le courage en elles même. Car elles sont venus pour étudier, et non pour avoir des relations avec leurs enseignants et de s’éloigner toujours de leurs enseignants en dehors des universités.» dit-t-elle.

    La RDC est un des pays qui connaît l’un des plus forts taux de violences envers les femmes, qui constituent un réel problème sociétal. Selon le rapport de 2016 du ministère du Genre, de la Famille et de l’Enfant, deux femmes sur trois en sont victimes. Ces harcèlements sexuels qui sont à la deuxième position sur la liste des abus sexuels après les viols; ne sont pas pour autant traités comme il se doit dans les politiques de lutte contre les violences faites aux femmes.

    Plusieurs victimes ont du mal à porter plainte contre leurs auteurs pour dénoncer ces actes délinquant, notamment par peur du risque de représailles, puisqu’elles ne sont pas protégées.

    Francine Mpuruta et Vinciane Ntabala

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